Vincent Lambert : la cour d’appel ordonne la reprise des traitements
La cour d’appel de Paris, saisie par les parents de Vincent Lambert, a ordonné le 20 mai au soir la reprise des traitements le maintenant en vie. Ces traitements avaient été interrompus le matin même sur décision du médecin.
Enième rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert. Alors que l’arrêt des traitements a été initié le lundi 20 mai au matin à l’hôpital Sébastopol de Reims, la cour d’appel de Paris saisie par les parents de Vincent Lambert a ordonné le soir même le rétablissement de ces traitements jusqu'à ce qu'un comité de l'ONU se prononce sur le fond de son dossier.
De ce fait, la cour "ordonne à l’Etat français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert, selon la décision consultée par l'AFP.
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Du "sadisme pur"
Les deux avocats des parents de Vincent Lambert sont attendus ce mardi matin au centre hospitalier de Reims pour vérifier la reprise, au moins provisoire, des traitements de leur fils tétraplégique en état végétatif chronique irréversible depuis dix ans. La mère de Vincent Lambert, Viviane, a salué lundi soir auprès de l’AFP "une très grande victoire". En apprenant la nouvelle, Maître Jérôme Triomphe, un des deux avocats des parents, a réagi : "On a gagné ! C'est la remontada !" De son côté, le neveu de Vincent, François Lambert, favorable à l'arrêt des traitements, a dénoncé du "sadisme pur de la part du système médico-judiciaire".
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Un possible pourvoi en cassation ?
L’interruption des traitements (hydratation et alimentation), couplée à la mise en oeuvre d'une "sédation profonde et continue", avait débuté le 20 mai au matin, conformément à une décision médicale signée par le docteur Vincent Sanchez en avril 2018, soutenue par une partie de la famille dont son épouse Rachel Lambert et son neveu François Lambert, et validée par le Conseil d'Etat fin avril.
Jusqu'à présent, tous les ultimes recours déposés par les avocats des parents - Cour européenne des droits de l'Homme, tribunal administratif - avaient échoué. Vendredi 17 mai, en première instance, le tribunal de Paris s'était déclaré incompétent pour faire appliquer cette demande.
Face à la décision de la cour d'appel qu’il juge "incroyable", François Lambert a évoqué auprès de l'AFP un possible pourvoi en cassation du centre hospitalier régional et universitaire (CHRU) de Reims.
Cet hôpital avait déjà lancé puis stoppé deux procédures d'arrêt des soins, l'une portée par le docteur Eric Kariger en 2013, l'autre par son successeur, le docteur Daniéla Simon en 2015.