Le by-pass gastrique réduit la mortalité après 35 ans
Afin de réduire les conséquences à long terme de l'obésité sur la santé, des opérations chirurgicales peuvent être proposées aux patients. Toutefois, les bénéfices en termes de survie étaient jusqu'à présent mal évalués, notamment selon l'âge des bénéficiaires de la chirurgie. Une étude, publiée ce 10 février dans la revue médicale JAMA Surgery, vient répondre à cette question pour la chirurgie dite "by-pass".
La chirurgie "by-pass" consiste à réduire par dix la partie de l'estomac qui reçoit les aliments, soit par la pose d'agrafes, soit en réalisant une découpe de l'estomac. Cette petite poche d'estomac est directement relié à l'intestin. Le reste de l'estomac, qui continue à produire des sucs digestifs, est également reliée à l'intestin, pour aider à la digestion. L'objectif est d'atteindre rapidement la satiété, sans trop perturber l'assimilation des nutriments.
Afin d'évaluer les bénéfices en terme de mortalité à moyen terme de la chirurgie "by-pass", des chercheurs nord-américains ont analysé les dossiers médicaux de 7.925 patients bénéficiaires d’une telle opération entre 1984 et 2002. Le temps de suivi moyen des patients, dans les dossiers, était de 7,2 ans.
Ces 7.925 personnes ont été comparées à 7.925 autres de profil analogue (classe d’âge, indice de masse corporelle au moment de l'opération, etc.) qui n'avaient pas bénéficié d'une opération.
Pour une chirurgie réalisée entre 35 et 44 ans, le risque de mortalité (toutes causes confondues, durant la période de suivi) après une chirurgie by-pass s'est avérée significativement plus faible comparée au groupe non opéré. Cette diminution du risque est estimée entre -23% et -62%.
Chez les 45-54 ans, cette diminution du risque est encore très significative, et estimée entre -38% et -70%. C'est encore le cas pour les 55-74 ans, avec une diminution du risque évaluée entre -21% et -69%.
Pour une chirurgie réalisée avant 35 ans, les bénéfices en terme de mortalité sur la période de suivi ne sont pas apparus significatifs, les causes de décès recensées étant généralement sans lien avec l'obésité. En revanche, les auteurs observent que ces "causes externes de mortalité" sont plus importantes chez ces jeunes bénéficiaires de la chirurgie, et notamment chez les femmes (décès par homicides, suicides, et empoisonnement involontaire). Cette observation demande toutefois à être confirmée et, le cas échéant, mieux expliquée.
Sur la base des données analysées, les auteurs concluent que la chirurgie by-pass est associée à une meilleure survie à long terme pour tous les patients âgés de plus de 35 ans.
Source : Association of Patient Age at Gastric Bypass Surgery With Long-term All-Cause and Cause-Specific Mortality. L.E. Davidson et coll. JAMA Surg. 10 février 2016. doi:10.1001/jamasurg.2015.550