La main, un outil utile mais fragile
La main est un organe très complexe, mais également très fragile. Chaque année, en France, on enregistre 1,5 million de blessures de la main. Certaines victimes restent handicapées à vie. Une simple bague, par exemple, peut devenir plus dangereuse qu'elle n'y paraît.
Montrer, pétrir, attraper, caresser, toucher, chatouiller... Grâce à leurs dix doigts, nos mains permettent de réaliser un nombre incalculable d'actions. Alors quand un accident ou une maladie survient, les conséquences sont rapidement très handicapantes.
Anatomie de la main
La main est un organe très complexe mais aussi très fragile. Les os de la main sont très nombreux. Ils représentent 28% de l'ensemble du squelette. Les os du carpe forment avec les os du bras une partie du poignet. Les os du métacarpe correspondent à la paume de la main. Il y a aussi trois phalanges par doigt, sauf au niveau du pouce où il n'y en a que deux.
Le contact entre ces os forme des articulations qui sont d'abord maintenues par des ligaments. Il n'y a quasiment pas de muscles au niveau des phalanges. Ce sont les tendons des muscles de la paume de la main et du bras qui viennent s'insérer sur les différentes phalanges pour que les doigts puissent bouger.
Ces différentes structures ont besoin d'être irriguées par de nombreux vaisseaux sanguins, des veines et des artères. Et chaque partie de la main est innervée, les nerfs transmettent la sensibilité et déclenchent les mouvements de la main. Par exemple, le nerf médian assure la sensibilité du pouce, de l'index, du majeur et d'une partie de l'annulaire, il innerve aussi les muscles de la base du pouce. Le nerf ulnaire (ou nerf cubital), quant à lui, assure la sensibilité et la motricité de l'annulaire et de l'auriculaire.
Blessures de la main : ouvrir pour mieux soigner
La coupure est une des urgences les plus fréquentes. Souvent le bricolage ou les activités domestiques sont responsables de ces plaies de main dont il faut se méfier. Ces accidents sont facilement évitables si l'on pense à se protéger avec des gants surtout quand on utilise des outils tranchants.
Il suffit que l'une des parties de notre main soit blessée et c'est tout le système qui peut en pâtir. Les plaies par instruments tranchants sont les blessures les plus fréquentes et les plus graves. Une fois sur cinq, un tendon ou un nerf est touché. Il n'y a pas de risque vital, mais un simple tendon abîmé peut vous obliger à renoncer pour un temps à votre loisir préféré ou à votre métier.
En cas de blessure, il faut nettoyer la plaie à l'eau claire. Ce n'est qu'en cas de blessure très superficielle que vous pouvez utiliser un désinfectant non coloré et faire un pansement compressif.
Quand c'est beaucoup plus grave, un doigt sectionné, par exemple, il faut le récupérer et le protéger dans un sac en plastique fermé, qui sera posé sur un lit de glaçons. Ne le placez jamais directement sur les glaçons, cela peut brûler les tissus. Le deuxième reflexe est d'appeler le 15 pour un transport dans un centre de SOS Mains. De la simple plaie à la blessure profonde, les traumatismes de la main sont pris en charge par des services spécialisés au sein des hôpitaux. Il existe 59 centres "SOS Mains" répartis sur tout le territoire.
Accidents du travail : les mains, principales victimes
Les blessures de la main sont des blessures très fréquentes causées par des accidents de travail, mais aussi et surtout de jardinage ou bricolage. Il peut s'agir de coupures, de brûlures ou de fractures et parfois même de corps étrangers qu'il faut enlever.
L'important est de bien prendre en charge ces blessures de la main pour réduire les séquelles.
Arthrose du pouce : une solution chirurgicale
En cas d'arthrose très avancée, lorsque les traitements médicamenteux ne suffisent plus, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Le but de l'intervention est de poser une prothèse sous anesthésie locale pour remplacer l'articulation détruite et douloureuse.
Il existe un risque d'hématome, plus rarement d'algodystrophie ou d'infection profonde.
La cicatrice peut rester gonflée quelques semaines, avec une raideur temporaire des autres articulations.
Chirurgie de la main : une longue rééducation
Après une intervention chirurgicale, une rééducation de la main est nécessaire pour retrouver la mobilité et la souplesse perdues. Une prise en charge souvent longue et intense.
La mobilisation est rapide mais une attelle peut être utilisée au départ. La rééducation est incontournable et est faite auprès d'un kinésithérapeute, de façon douce et progressive. des exercices d'auto-rééducation sont donnés en complément et à faire à domicile.
Bague, alliance, anneau : les pièges des doigts arrachés
Dans plus de 40% des cas, les blessures de la main sont la conséquence d'un accident domestique. Une fois sur quatre, il s'agit d'enfants, la blessure la plus courante étant l'écrasement du doigt par une porte.
Chez les adultes, les travaux de bricolage et de jardinage provoquent aussi beaucoup d'accidents. Mais il y en a un auquel on ne pense pas mais qui entraîne des blessures très graves. C'est l'arrachement du doigt par une bague ou une alliance.
En France, on enregistre annuellement 300 arrachements de doigt par une alliance. C'est la cause la plus fréquente d'amputation complète d'un doigt. Si ça se produit au niveau du quatrième doigt, là où on met les alliances en général, la main reste fonctionnelle. La chirurgie réparatrice permet alors d'obtenir de bons résultats. Mais si l'accident se produit au niveau du pouce, c'est beaucoup plus grave. Il devient alors impossible d'écrire ou d'attraper quoi que ce soit. Il ne faut donc jamais mettre la bague à ce doigt.
Sachez aussi que vous pouvez demander à un bijoutier de créer un point de faiblesse au niveau de votre bague, un poinçon, qui lui permettra de céder plus facilement et d'éviter ce genre de drame.
La greffe de mains, une prouesse chirurgicale
Le 5 janvier 2000 a eu lieu la première double greffe de mains. Cette prouesse a eu lieu en France, au CHU de Lyon. Une des difficultés pour le patient greffé : s'approprier ces nouvelles mains qui ne sont pas les siennes.
Le suivi psychologique fait donc partie intégrante de la prise en charge, au même titre que la rééducation et que le traitement par immunosuppresseurs mis en place pour éviter le rejet des greffons.
Le principal obstacle aux greffes de mains est le manque de donneurs et donc de greffons.
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