501 personnes SDF sont mortes en 2016
Un cimetière éphémère à Paris, place du Palais Royal a été créé le 21 mars afin de rendre hommage au personnes sans abri qui sont décédées au cours de l'année 2016.
Le collectif a installé un "cimetière éphémère" place du Palais royal à Paris, où ont été disposées des plaques au nom des défunts. Les passants peuvent s'y recueillir ou déposer des fleurs. Au moins 501 personnes sans abri se sont éteintes en 2016, selon un décompte du collectif Les Morts de la rue, qui leur a rendu hommage le 21 mars.
Les noms de ces "morts de la rue", qui ont poussé leur dernier souffle sur un banc, dans un parking, une cage d'escalier ou le quai d'un métro, sont égrainés au micro par des bénévoles. Parfois en donnant leur nom, prénom, âge, parfois en ne livrant seulement que quelques informations lapidaires "un homme, cinquante ans environ", le sans-abri ayant emporté ses secrets dans la mort. "Il s'agit d'interpeller, de rappeler que derrière les chiffres, il y a des visages, des noms, des histoires", explique Cécile Rocca, membre du collectif. "En honorant les morts, nous agissons pour les vivants".
"La rue tue plus que les attentats"
Parmi ces centaines de morts, "il y en avait six que je connaissais", témoigne Christian Page, qui vit dans la rue depuis deux ans lorsqu'il a été expulsé de son logement. "Dans la campagne présidentielle, personne ne parle de logement, d'hébergement, ni de SDF. Pourtant la rue tue plus que les attentats. Le problème, c'est le manque de volonté politique", dénonce-t-il.
Le collectif, qui s'attache à recenser les personnes mortes sans domicile, en s'appuyant sur les témoignages de riverains ou d'associations, a dénombré plus de 500 personnes décédées en 2016 mais estime, après croisement de ses données et de celles de l'Inserm, qu'elles seraient six fois plus nombreuses, soit environ 2.800.
Ces sans-abri sont morts à 49,6 ans en moyenne, soit 30 ans plus tôt que la moyenne des Français. Parmi eux, le collectif a dénombré 46 femmes et onze mineurs, dont six avaient moins de 5 ans. Ils ont vécu en moyenne 12 ans à la rue avant de mourir et sont décédés le plus souvent de causes violentes (accident, suicide, agression, noyade...) ou de maladie. Les décès sont survenus toute l'année mais ont été plus nombreux en janvier, juillet et octobre. Le collectif souligne que pour leur très grande majorité, ils avaient des liens avec leur entourage : riverains, travailleurs sociaux, amis.