Le nombre des jeunes de 18 à 24 ans couverts par une assurance santé ”dégringole”
66% : c’est la proportion de 18-24 ans déclarant être couverts par une assurance santé complémentaire, un chiffre en forte baisse depuis plusieurs années.
Ils étaient 75% en 2017 et 79% en 2016 à bénéficier de cette complémentaire, selon le baromètre annuel du cabinet Epsy pour la Fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim), publié mardi. Alors que la Fnim affirme que "le taux d'équipement des jeunes générations dégringole", c’est chez les étudiants que la baisse est la plus remarquable.
La diminution concerne principalement les étudiants
Parmi les étudiants, la proportion a chuté en un an de 85% à 69%. Cette baisse pourrait bien s’expliquer par les récentes réformes du statut étudiant. Depuis le 1er septembre, les nouveaux inscrits à l'université sont automatiquement rattachés à la Sécurité sociale. Auparavant, ils devaient s'affilier à une mutuelle étudiante pour bénéficier de la couverture de base de l'Assurance maladie. "A partir du moment où on ne propose plus la mutuelle dans les files d'inscription des facultés, ça y est sûrement pour quelque chose", a reconnu Philippe Mixe, président de la Fnim, lors d'une conférence de presse. Pour la fédération, cette évolution est "tout aussi inquiétante dans les ménages aux revenus modestes" (moins de 20.000 euros par an).
Les ménages aux revenus les plus modestes également touchés
La Fnim estime que cette diminution globale est "certainement l'expression à la fois des difficultés économiques rencontrées et de la défiance envers la protection sociale collective". Pour les plus modestes, le ”taux d’équipement” est passé de 84% à 80%. M. Mixe n'a cependant pas imité les trois grandes fédérations de l'assurance santé (FNMF, FFA, CTIP), qui ont promis fin décembre "un effort de solidarité exceptionnel" envers les personnes aux revenus les plus modestes, à la demande d'Emmanuel Macron.
Le président de la Fnim dénonce "les contraintes qui [les] assomment", notamment l'obligation de disposer de réserves financières "démesurées" au même titre que les assureurs, ou encore la fusion programmée de la CMU (couverture maladie universelle) et de l'ACS (aide à l'achat d'une complémentaire santé). Malgré ces réformes, 10% des personnes interrogées par le cabinet Epsy disent ne pas être couvertes par une complémentaire santé, signe d'une "tendance qui s'aggrave" selon la Fnim. En effet, depuis 2013, cette catégorie oscillait entre 6% et 8%. Le résultat de l'enquête réalisée fin 2018 "nous éloigne des niveaux généralement admis, notamment par les pouvoirs publics", de l'ordre de 4% à 6%, souligne la fédération.