Arrêts-maladie : quand l’employeur contrôle ses salariés
Pendant un arrêt-maladie, le salarié doit respecter les prescriptions fixées par son médecin. Une visite de contrôle peut être effectuée à son domicile, soit à l'initiative de la Sécurité sociale, soit à la demande de son employeur.
7h30. Le Docteur Stéphane Desmet commence sa tournée. Ce médecin généraliste effectue des visites de contrôle au domicile de salariés en arrêts de travail. Il est missionné par une société spécialisée à laquelle font appel les employeurs.
Le premier salarié contrôlé est un jeune homme arrêté pour une entorse sévère. Il fait part de son étonnement face à cette visite surprise à l’heure du petit-déjeuner. Au bout de quinze minutes de questions et d’examen du dossier médical, le Dr Desmet conclut que cet arrêt est justifié.
Un tiers d'arrêts injustifiés
Mais la troisième visite de la matinée ne se passe pas comme prévu : le médecin trouve porte et volets clos. Le salarié arrêté était pourtant tenu d’être présent à son domicile entre 9 heures et 11 heures et 14 heures et 16 heures. Son absence est donc considérée comme une fraude. Le Dr Desmet explique que cela peut faire perdre au salarié ses indemnités journalières. Medicat Partner, la société spécialisée qui emploie ce médecin estime que parmi les salariés contrôlés, un tiers des arrêts-maladie sont injustifiés.
Depuis 2014, les arrêts-maladie progressent de près de 4% chaque année et ont coûté 10,3 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Pour freiner ces dépenses et limiter les arrêts injustifiés, le premier ministre, Edouard Philippe a mandaté trois experts. Ils ont jusqu’à la fin de l’année pour rendre leur rapport, avec des solutions à la clé.