Dentistes : les négociations avec la Sécu tournent court
Après quatre mois de négociations pour permettre un accès aux soins dentaires au plus grand nombre, les trois syndicats de dentistes ont rejeté la dernière proposition de l'Assurance maladie. Cette dernière suggérait de revaloriser les consultations de base en échange d'un plafonnement des prix des prothèses. Une offre jugée insuffisante.
Une personne sur six, en France, renonce à des soins dentaires. La faute, souvent, au prix élevé des prothèses. Pour faciliter l'accès aux soins, l’Assurance maladie et les syndicats de dentistes négocient depuis quatre mois pour plafonner ces tarifs, en échange d'une revalorisation des consultations de base. L'Assurance maladie a ainsi proposé une augmentation de 806 millions d'euros sur quatre ans pour certains soins courants, comme le traitement des caries, soit un gain d'environ 9.000 euros par an pour un dentiste conventionné.
Les syndicats de dentistes saluent cet effort, mais les contreparties sont à leurs yeux beaucoup trop élevées. "Il y a d'un côté 34% des actes revalorisés et de l'autre, 82% des soins de prothèses plafonnés. Le chiffre parle de lui-même. Il y a un déséquilibre entre ce qui est abaissé et ce qui est revalorisé. C’est le cœur du problème", estime Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD, la Confédération nationale des syndicats dentaires.
Faute d'accord, les négociations ont tourné court. Un arbitre prochainement nommé imposera alors aux syndicats et à l'Assurance maladie les montants des plafonnements et des revalorisations. Les dentistes critiquent la méthode qu'ils estiment trop dépendante de l'agenda politique."La ministre a décidé de façon brutale de nous obliger à nous mettre d'accord, instituant dans la loi de financement de la Sécurité sociale ce règlement arbitral en cas d'échec de manière à ce que tout soit réglé avant les élections présidentielles. La ministre a donc fait passer l'électoral et le politique avant la chance d'aboutir à quelque chose qui ait vraiment du sens et qui permettrait d'améliorer l'accès aux soins des patients", précise Catherine Mojaïsky.