Santé : la part des dépenses dans le PIB multipliée par trois en 65 ans
De 1950 à 2015, la part des dépenses de santé dans le PIB a été multipliée par 3,5. Elle s’explique par le développement de la Sécurité sociale, la croissance du nombre de médecins, les constructions d’hôpitaux et s’est accompagnée d’une augmentation de l’espérance de vie de 16 ans sur cette période.
La part des dépenses de santé dans le PIB a été multipliée par 3,5 en 65 ans : elle est passée de 2,5% en 1950 à 8,9% en 2015, la croissance ayant été particulièrement forte jusqu'au début des années 1980, selon une étude de la Drees publiée mercredi.
Ces dépenses concernent plus précisément la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui recouvre les soins hospitaliers, chez les médecins, dentistes ou laboratoires d'analyses, les transports de malades, les médicaments, etc., mais pas les soins aux personnes handicapées et aux personnes âgées en institution.
Leur croissance s’est accompagnée d’"une amélioration régulière de l’état de santé de la population", l’espérance de vie ayant progressé de 16 ans de 1950 à 2015.
La forte augmentation constatée sur la première moitié de la période s'explique par la montée en charge, jusqu'en 1985, du système de soins, avec le "développement conjoint" de la Sécurité sociale, de la demande de soins et de l'offre, relève la Drees, le service de statistiques des ministères sociaux.
Aux nombreuses constructions d'hôpitaux et à la "profonde transformation du système hospitalier" de l'après-guerre s'ajoutent ainsi l'expansion du nombre de professionnels de santé - la densité de médecins, notamment, a triplé entre 1950 et 1985 -, le "progrès technique" et la généralisation progressive de l'assurance maladie.
Ralentissement après 1985 à cause des mesures d’économies
A partir de 1985, en revanche, "les dépenses de santé ralentissent nettement" sous l'effet des budgets de la Sécu successifs et autres mesures d'économies (instauration de franchises, déremboursement de certains médicaments, etc.) visant à les maîtriser.
Parallèlement, la part de la Sécu dans le financement de la CSBM, de 51% en 1950, "a crû fortement jusqu'à atteindre un pic" (80%) en 1980 au profit des ménages et des administrations centrales et locales. Après un léger recul de 1980 à 1990, elle s'est stabilisée autour de 77% jusqu'à 2015, notamment avec l'augmentation des patients en affection de longue durée (ALD), pris en charge à 100% par l'assurance maladie.
Par ailleurs, les complémentaires santé (mutuelles, institutions de prévoyance, assurances) ont vu leur prise en charge s'accroître entre 1990 et 2015, passant de 10% à 13% environ de la CSBM, la part restant à la charge des ménages dépassant légèrement 8%. Depuis 1990, l’État finance lui moins de 1,5 % des dépenses de santé.
Avec AFP