Coupe budgétaire de 730 millions pour les hôpitaux en 2015
Dans une circulaire adressée la semaine dernière aux directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS), le gouvernement a précisé son plan d'économies de 730 millions d'euros pour les établissements de santé en 2015. Réduction de la masse salariale, développement de la chirurgie ambulatoire : quelles seront les conséquences de cette mesure budgétaitre pour les patients ? Pour en débattre, Christian Saout, secrétaire général délégué du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), sera aujourd'hui l'invité du Magazine de la Santé.
Selon la circulaire envoyée aux ARS, les dépenses à l'hôpital ne devront pas dépasser 76,5 milliards d'euros en 2015 - soit 2% de plus qu'en 2014. Cet objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) avait été fixé à 2,3% pour l'hôpital dans la loi de financement 2014 de la Sécurité sociale.
"Cette évolution des ressources d'assurance maladie, constitue un effort important en faveur des établissements de santé dans un contexte particulièrement contraint".
Portant sur "l'ensemble des enveloppes de financement" des établissements de santé, les économies attendues atteignent ainsi 467 millions d'euros d'économies pour les activités de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie, ou encore 81 millions d'euros pour les subventions dites Migac et accordées aux hôpitaux pour des missions de service public (urgences, enseignement, recherche).
Moins d'aide pour les établissements en difficulté
L'enveloppe nationale dévolue au soutien exceptionnel des établissements en difficulté sera à elle seule amputée de 20 millions d'euros pour 2015, et de 60 millions d'ici à 2017, précise un document annexe.
Avec une "montée en charge progressive" de son plan, le gouvernement rappelle qu'il mise sur la "rationalisation des achats hospitaliers", "la recherche de l'efficience de la prescription hospitalière", ou encore le "virage ambulatoire".
Ce dernier vise à écourter les séjours à l'hôpital en favorisant la chirurgie ambulatoire (sortie le jour de l'intervention) ou encore l'hospitalisation à domicile, pour un milliard d'économies à terme.
"Ces évolutions des organisations devront également permettre de limiter le taux global national d'évolution de la masse salariale à 1,5% sur la période 2015-2017", indique la ministre de la Santé.
Selon un document du ministère révélé par la presse fin février, le gouvernement table sur 860 millions d'euros d'économies pour la maîtrise de la masse salariale, soit l'équivalent de 22.000 postes.
La ministre avait alors affirmé qu'il n'était "pas question" de "baisser les effectifs hospitaliers", mais de mettre un frein à l'augmentation naturelle des dépenses, liées au vieillissement de la population et au développement des maladies chroniques.
Le gouvernement ambitionne d'économiser un total de 3 milliards d'euros d'ici à 2017.