Les médecins généralistes veulent la consultation à 25 euros
Le principal syndicat de médecins généralistes, MG France, a appelé jeudi 26 mars à l'augmentation du prix de la consultation de 23 à 25 euros, pour protester contre ce qu'il considère être une discrimination tarifaire.
Le prix de la consultation chez le généraliste pourrait bien augmenter de 2 euros. Le syndicat de médecins généralistes MG France appelle les praticiens à coter eux-mêmes leurs consultations au tarif de base qu'utilisent tous les autres spécialistes, soit 25 euros. Et ce, chaque fois que cela sera possible, sans pénaliser le patient ou le médecin lui-même. Pour le Dr Battistoni, secrétaire général du syndicat, cette revalorisation n'est que justice pour la profession et s'inscrit dans une logique de "lutte contre la discrimination". "Nous ne demandons rien d'autre qu'une équité entre médecins spécialistes en médecine générale et médecins d'autres spécialités" explique t-il. L'action a, pour le secrétaire général du syndicat, "une valeur symbolique forte".
"Discrimination tarifaire"
Pour les généralistes, cette revendication est légitime. Le Conseil d'Etat est intervenu, en 2008, pour revoir l'avenant 19 à la Convention nationale des médecins généralistes et des médecins spécialistes qui excluait les généralistes du dispositif d'application de la majoration forfaitaire transitoire (MPC), dont le montant s'élève à 2 euros. Le dispositif devait donc être appliqué à tous les médecins, mais, pour les généralistes, il ne l'est toujours pas. La Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) n' a pas pris les mesures nécessaires. "La sécurité sociale ne veut pas le faire", constate le Dr Battistoni. "Nous estimons que nous sommes victimes d'une dicrimination tarifaire".
Meilleure reconnaissance de la médecine générale
"Nous demandons une meilleure valorisation et une meilleure reconnaissance de la médecine générale", insiste le praticien. La revendication tarifaire du syndicat s'inscrit dans le contexte d'une loi de santé qui passe mal auprès des professionnels de santé et qui, selon le Dr Battistoni, "détricotte" la profession. Techniquement, les médecins pourront ajouter une majoration sur leur facture, au risque que celle-ci soit refusée par la Sécurité sociale. Un risque encouru par les patients également. "En pratique, chaque caisse fera à sa façon. Nous verrons bien ce qui va se passer. Si nous ne sommes pas remboursés, nous sommes tout à fait prêts à aller devant les tribunaux" assure le médecin.
Concrètement, le syndicat risque des sanctions de la part de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui interdit l'entente sur les prix. "Chaque praticien fait comme il veut et surtout comme il peut. Sans prendre de risques inutiles. Le mouvement devrait être suivi, même si MG France n'a pas pour habitude d'appeler à pratiquer des dépassements d'honoraires". Le directeur de l'Assurance maladie, Nicolas Revel a assuré jeudi dans une interview que "le tarif de la consultation fait partie des sujets de la prochaine négociation" avec les médecins, qui devront attendre la tenue de leurs élections professionnelles dont la date n'a pas encore été arrêtée, indique l'AFP.