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Plus de médecins, mais moins de généralistes

Avec 217.107 médecins en activité en France, 2018 fait figure d’année record. Pourtant, depuis plusieurs années, le nombre de généralistes ne cesse de diminuer.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Quatre syndicats de médecins libéraux appellent à une grève sans limite de temps à compter du 3 octobre

Il n’y a jamais eu autant d’inscrits au tableau de l'Ordre des médecins : le nombre de médecins actifs affiche une hausse de 0,5% sur un an, et dépasse son précédent record établi en 2010. La tendance est à la stabilité du côté des médecins libéraux et des salariés en "activité régulière" (198.081 inscrits, soit +0,1% par rapport à 2018), les hausses étant enregistrées du côté des remplaçants et des praticiens en cumul emploi-retraite.

Mais derrière cette constance apparente, le nombre de généralistes est de nouveau en recul (-0,4%, soit 87.801). Depuis 2010, la France aurait perdu 6,8% de ses généralistes. Selon les projections du Cnom, elle en perdra autant d'ici 2025.

À l’inverse, les effectifs continuent d'augmenter chez les spécialistes (+0,4% depuis 2017, soit 85.647) et les chirurgiens (+0,8%, soit 24.632). Leur nombre devrait encore progresser de 3,2% jusqu'en 2025.


Répartition de l’activité générale en 2018

D'importantes inégalités territoriales

L'atlas 2018 pointe "des inégalités territoriales qui se creusent", avec des baisses de densité "plus fortes dans les départements déjà affectés" par la désertification médicale.

Sans surprise, "les plus hautes densités sont caractérisées par un phénomène de métropolisation", les grandes villes bénéficiant en prime de "l'attractivité des centres hospitalo-universitaires". Paris trône en tête du classement, avec 687,1 médecins pour 100.000 habitants, loin devant le Rhône (396,9) et les Bouches-du-Rhône (379,6). En métropole, tout en bas de l'échelle, on retrouve la Mayenne (167,3), l'Ain (162,4) et l'Eure (154,3).


Effectifs des inscrits en 2018

Dans l'ensemble, "la tendance à la baisse de la densité médicale observée depuis 2010 se confirme", le nombre de praticiens en activité ayant stagné tandis que la population n'a cessé d'augmenter. Les "dynamiques" sont toutefois "très contrastées d'un département à l'autre et "la variation des effectifs å...] confirme le découpage de la France en deux": d'une part le littoral Atlantique, le sud-est et la plupart des départements disposant d'un CHU ; d'autre part "une diagonale de l'intérieur, du sud-ouest au nord-est de l'Hexagone".

Cette "fracture territoriale" correspond à celle de l'accès aux équipements et services dits "intermédiaires", comme les collèges, supermarchés ou stations-services, ce qui donne une indication de "la place de la qualité de vie dans les choix d'installation des médecins", observe le Cnom.


Variation des effectifs en activité entre 2017 et 2018 (en pourcentage)

Moins attirants, les départements de la "diagonale de l'intérieur" ont davantage recours aux médecins étrangers pour ralentir l'hémorragie. C'est particulièrement vrai dans l'Yonne, où 11 des 17 médecins nouvellement inscrits à l'Ordre l'an dernier étaient diplômés hors de France. La situation est encore plus caricaturale dans la Creuse, où, en un an, seuls deux médecins à diplôme étranger se sont inscrits au tableau.

Plus de femmes, plus de salariés

L'édition 2018 de l'atlas du Cnom confirme également d'autres évolutions de la profession. Avec 24% d'omnipraticiens âgés de plus de 60 ans et seulement 21% en dessous de 40 ans, "le renouvellement générationnel est incomplet", constate l'Ordre.

Le Cnom observe la part croissante du salariat (47%) au détriment de l'exercice libéral (42%) ou mixte (11%). Le phénomène est encore plus marqué chez les nouveaux inscrits, salariés à 62%, contre seulement 12% installés en libéral et 23% de remplaçants.

Par ailleurs, "la féminisation du corps médical se poursuit": les praticiennes représentent 47% des médecins en "activité régulière" et sont majoritaires dans 11 départements ainsi que chez les jeunes généralistes (64%) et chirurgiens (61%) de moins de 40 ans.


Part des femmes inscrites en 2018

avec AFP

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