Se soigner pour moins cher
Frais d'optique, soins dentaires, aides auditives, interventions chirurgicales... Comment se soigner pour moins cher ? Face à la crise économique, comment faire lorsque la mutuelle est trop chère et que l'on n'entre pas dans les barèmes pour recevoir une aide comme la CMU ?
Soins dentaires, chèques santé, PMI...
À l'Institut de prophylaxie dentaire infantile, les tarifs des soins dentaires sont imbattables. Ici, pas d'avance de frais pour les patients, le tiers payant est systématique. Une recette également appliquée dans les centres de santé des mutuelles. Autre solution, les centres de formation où les tarifs sont en moyenne 25 à 30% moins chers que dans les cabinets libéraux.
Qu'est-ce que les chèques santé ? C'est une aide attribuée par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM), sur conditions de ressources, pour acquérir une complémentaire santé ou pour régler les mensualités d'une mutuelle que l'on possède déjà. Son montant varie de 100 à 400 euros.
Contrôles, dépistages, vaccinations… La Protection Maternelle et Infantile (PMI) assure le suivi médical des enfants de moins de 6 ans. Les consultations sont gratuites. Les vaccins sont en revanche achetés par les parents. La PMI accueille également les jeunes femmes et les futures mères, même quand elles n'ont pas de couverture sociale. Seul inconvénient, la PMI n'assure pas de consultations médicales urgentes, il faut parfois attendre un mois avant d'obtenir un rendez-vous.
Pour économiser sur les frais d'optique, on peut faire fabriquer ses lunettes par des étudiants : des futurs opticiens en travaux pratiques dans le magasin d'application de leur école, où les verres et les montures se vendent 30% moins chers que dans un magasin classique.
Se soigner pour moins cher : un budget santé très limité
Se soigner est-il devenu un luxe ? Notre pays a beau avoir un des meilleurs systèmes de santé au monde, il y a un chiffre qui fait mal : 16% des Français ont déjà renoncé à se faire soigner pour des raisons financières. L'accès aux soins est une grande source d'inégalités et le ministère de la Santé s'est fixé pour objectif de réduire ce fossé, c'est d'ailleurs l'une de ses priorités pour 2013.
Beaucoup de familles françaises aux revenus modestes doivent compter pour chaque dépense, même en santé.
Mutuelle trop chère, avance des frais, remboursement tardif... Pour pouvoir faire face aux dépenses, ces familles renoncent aux vacances, aux loisirs mais aussi à leurs propres soins.
Se soigner pour moins cher : négocier avec les cost killers
Pour une opération indispensable, mais coûteuse, il est possible de négocier avec son chirurgien.
Pour obtenir un rabais, il faut argumenter en faisant analyser son devis par une société de conseil qui peut juger le dépassement d'honoraires du chirurgien trop élévé.
Ces entreprises cassent les prix en faisant jouer la concurrence entre professionnels de santé. Ce service est proposé à leurs assurés par certaines mutuelles.
Chirurgie reconstructrice, prothèse de hanche, couronne dentaire ou encore prothèse auditive : tout se négocie.
Se soigner pour moins cher : l'aide à la complémentaire santé
En France, nous avons la chance de bénéficier de la Sécurité sociale, mais pour un certain nombre de dépenses, elle ne suffit pas à couvrir nos frais. Le recours à une mutuelle s'avère donc très utile, mais on estime que près de 4 millions de Français n'en ont pas. Pourtant l'Assurance-maladie a mis en place l'ACS ou "Aide à la complémentaire santé" pour permettre aux patients ayant de faibles revenus d'avoir une mutuelle.
Le montant de l'aide à la complémentaire santé varie entre 100 et 500 euros. Elle est attribuée par personne et par an. Pour prétendre à l'aide à la complémentaire santé, une personne seule ne doit pas toucher plus de 892,50 euros par mois. Pour une famille de quatre personnes, les revenus ne doivent pas excéder 1874,50 euros par mois. Une fois le chèque reçu, la personne a six mois pour trouver une mutuelle en se rendant par exemple dans une Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) pour demander conseil.
En France, 738.000 assurés ont perçu l'aide à la complémentaire santé. Pourtant selon l'Assurance-maladie, 4,7 millions de personnes pourraient prétendre à ce service.
Se soigner pour moins cher : les centres de santé
Pour consulter un médecin, il n'y a pas que les cabinets libéraux. On trouve aussi ce qu'on appelle les centres de santé. Historiquement, les centres de santé se sont implantés là où des municipalités ou mutuelles à forte motivation sociale ont décidé de les créer et de les développer. Loin de l'image désuète du dispensaire, les centres de santé offrent aux patients des soins pointus.
L'un des grands avantages des centres de santé reste le tarif. Les centres de santé appliquent le tiers payant sur une consultation plafonnée à 23 euros. Les patients n'ont ainsi qu'à avancer que 6 euros 90. Un argument de poids pour les patients aux revenus modestes, qui bénéficient dans les centres de santé d'une prise en charge globale. Ils peuvent en effet sur un même lieu, consulter une infirmière, un pédiatre et des dentistes.
Pour fonctionner, ces centres reçoivent des aides de l'Etat, mais elles restent insuffisantes. En France on compte plus de 2.000 centres de santé. Encore trop peu pour faire face à la demande des patients toujours plus nombreux.
Se soigner pour moins cher : les centres de santé universitaires
On dit souvent que la santé n'a pas de prix mais quand il faut régler ses soins, la facture peut s'avérer très salée. À tel point que, faute de moyens, certains repoussent ou renoncent même à se soigner.
Les étudiants représentent une population au pouvoir d'achat peu élevé. Inauguré en 2015, un centre de santé universitaire leur propose un accès direct aux soins, sans avance de frais, en plein coeur de Paris.
Conséquence d'un budget serré, les étudiants attendent souvent la dernière minute pour se prendre en charge. "En consultation, on voit arriver des patients qui ont des pathologies qui peuvent être lourdes, des complications, des surinfections car les choses ont traîné, ou des retards diagnostiques pour des pathologies assez courantes et simples", constate le Dr Raphaëlle Badie, médecin généraliste.
Les prix pratiqués ont un impact direct sur la santé des étudiants. Selon une enquête, plus de 15% d'entre eux déclarent avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des six derniers mois. Dans le centre de santé universitaire, toutes les consultations sont conventionnées au tarif secteur 1, sans dépassement d'honoraires et avec l'application du tiers payant. Grâce à sa carte Vitale et à sa mutuelle, l'étudiant n'a donc rien à débourser de sa poche.
Dentiste, médecin généraliste, psychiatre, gynécologue… assurent des consultations sans dépassements d'honoraires. Ouvert entre 9 et 17 heures, le centre de santé universitaire reçoit tous les jours entre 50 et 80 étudiants.
Payer ses lunettes moins cher
Parmi les postes de dépenses les plus élevés, on trouve les soins dentaires. 40% des Français renonceraient à se rendre chez un dentiste en raison de tarifs trop élevés. D'autres prises en charge coûtent cher comme les frais d’optique.
Pour payer ses lunettes de vue moins cher, il y a Internet, mais avec les incertitudes que cela comporte. Une nouvelle offre propose donc de payer le même prix que sur la Toile mais avec les conseils d'un opticien installé dans une pharmacie.
Salarié de la pharmacie, l'opticien dispose sur place de tout l'équipement nécessaire à l'exercice de son métier. Le plus dur reste de choisir sa monture de lunettes. Un devis est ensuite établi. Il est adapté au budget du client.
Les lunettes vendues en pharmacie ont une particularité : leur prix adapté à la clientèle. Les tarifs sont très attractifs et pourtant, la qualité est au rendez-vous : "Ce ne sont pas des lunettes low cost, tient à préciser Benjamin Villeneuve, opticien, les verres et les montures sont de très bonne qualité, on propose des montures de marque, mais aussi des montures avec des marques internes à l'enseigne".
L'explication de ces tarifs peu élevés se trouve donc ailleurs : "Nous sommes adossés à un grand groupe, ce qui fait que les prix sont très bien négociés. Nous ne sommes pas trop gourmands en terme de marges. Et comme nous sommes dans une pharmacie, le loyer est déjà payé, l'électricité aussi. Au final, c'est le client qui est gagnant", explique Yves Morvan, directeur général d'Optic & price.
Grâce à cette offre, la majorité des clients n'ont pas besoin de payer de reste à charge. Pour les autres, une dépense de 50 euros en moyenne permet d'offrir à leurs yeux une nouvelle paire de lunettes.