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Sondes d'échographie : sont-elles sans danger pour notre santé ?

Chaque année, environ quatre millions d'échographies endocavitaires sont réalisées en France. Un rapport de la Société Française d'Hygiène Hospitalière (SF2H), publié ce vendredi par "Le Parisien", alerte sur le niveau insuffisant de désinfection des sondes entre deux examens.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les sondes endocavitaires sont utilisées lors d’échographies vaginales de suivi de grossesse, de diagnostic de maladies de l’ovaire, de l’endomètre et de l’utérus chez la femme. Mais aussi lors d’échographies rectales de surveillance de la prostate, du rectum ou de la vessie chez l’homme. Entre deux patients, elles ne seraient pas assez nettoyées.

En France, depuis 2007, la loi n’impose qu’une seule désinfection de niveau intermédiaire par jour (DNI). Le reste du temps, la sonde est simplement protégée par un préservatif épais (gaine) et nettoyée avec une lingette.

Des risques de contamination faibles mais pas nuls

Le rapport, piloté par le Dr Pierre Parnaix, président de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H), s’interroge d’une exception bien française : "La France peut-elle rester le seul pays qui de façon officielle affiche un objectif de traitement des sondes de niveau inférieur à l’ensemble de ceux préconisés au niveau international et européen ?".

Marisol Touraine, l’ancienne ministre de la Santé, avait commandé ce rapport en 2017, suite à des polémiques et des désaccords entre professionnels de la santé. Plusieurs femmes assurent avoir été infectées par le papillomavirus lors d’une échographie vaginale.  Aujourd’hui, il n’y a pas de lien avéré entre examen et contamination mais la question se pose. "Notamment pour le papillomavirus", selon le docteur Pierre Parnaix. Et il va même plus loin dans les colonnes du Parisien : "Si un jour une corrélation est faite et que nous n’avons pas le bon niveau de sécurité, nous serons dans le scandale sanitaire".

Le docteur Claire Deback, virologue à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif, fait remarquer que "si le risque est faible, il n’est pour autant pas nul. Le HPV, le virus responsable du Papillomavirus, est assez résistant en milieu extérieur et le latex utilisé pour recouvrir les sondes d’échographie peut être trop poreux. Une contamination est donc possible mais on ne sait pas du tout dans quelle proportion". Rappelons que 70 à 80% des personnes en France sont ou ont été en contact avec le HPV et 90% d’entre elles vont naturellement éliminer le virus. "La meilleure façon de se prémunir du papillomavirus reste la vaccination", rappelle la virologue.

Le rapport est sur la table de l’actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, depuis le mois de juin. Reste à savoir ce qu’elle en fera.

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