Vincent Lambert est mort, 9 jours après l’arrêt des traitements
Vincent Lambert est décédé ce matin, jeudi 11 juillet, au CHU de Reims. L'arrêt des traitements avait été inititié le 2 juillet dernier par son médecin.
"Il y a une sorte de mystère de la fin de vie, expliquait le Dr Jean-Marie Gomas, président du conseil scientifique de la société de soins palliatifs, à allodocteurs.fr. Après l’arrêt des traitements, on accompagne la défaillance des organes. Des gens survivent longtemps sans boire et sans manger, d'autres meurent très vite. Et on ne sait pas précisément pourquoi. Il y a un déterminisme biologique, une longévité et une résistance des organes qui n’est pas toujours prévisible". Chaque patient, en fonction de sa pathologie et de la modification de son métabolisme, réagit "à son rythme" à l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation, et à la sédation profonde et continue.
La mort de Vincent Lambert, dont l’arrêt des traitements avait été initié le 2 juillet par son médecin, le Dr Vincent Sanchez, était inéluctable. Mais le corps médical ne pouvait prédire la date exacte où elle interviendrait. Il est décédé ce matin, jeudi 11 juillet, ont annoncé à l'AFP plusieurs membres de sa famille.
"Vincent est décédé à 8H24 ce matin" au CHU de Reims, a précisé son neveu François.
Une bataille médico-judiciaire de 11 ans
Il s’était écoulé presque 11 ans depuis l’accident de la route qui avait laissé Vincent Lambert en état végétatif, en septembre 2008.
11 longues années d’une déchirante bataille médico-judiciaire, qui a opposé les membres de sa famille partisans et opposés à l’arrêt des traitements.
Le nouveau recours en urgence que ses parents, Pierre et Viviane Lambert, avait tenté suite à la décision du Dr Sanchez avait été rejeté par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Ils s'étaient ensuite résignés à la mort de leur fils.
L' "affaire Lambert" aura marqué en profondeur le débat sur la fin de vie en France.