Vincent Lambert : l'équipe médicale ne se prononce pas sur l'arrêt des soins
Les médecins de Vincent Lambert ne se sont pas prononcés jeudi sur l'arrêt des soins et ont annoncé vouloir saisir le procureur pour que soit désigné un représentant légal du patient.
La famille de Vincent Lambert était attendue ce jeudi à 14h au CHU de Reims, où les médecins devaient rendre leur verdict sur l'arrêt des traitements de Vincent Lambert, en état végétatif irréversible depuis un accident de la route en 2008. Malgré la décision du Conseil d'Etat, confirmée le 5 juin 2015 par la justice européenne, qui estimait que la continuation des soins constituait une obstination thérapeutique déraisonnable, l'équipe du CHU de Reims a décidé de reporter la décision et de placer le patient sous protection judiciaire.
Les médecins souhaitent saisir le procureur de la République "pour mettre Vincent sous protection globale et déterminer un référent qui pourrait le représenter légalement", a déclaré à l'AFP François Lambert, neveu de Vincent, à la sortie du conseil de famille convoqué par l'équipe médicale au CHU de Reims.
Dans un communiqué, le CHU indique que "le médecin en charge de Vincent Lambert a décidé de suspendre la procédure collégiale placée sous sa responsabilité". Il estime que "les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de cette procédure, tant pour Vincent Lambert que pour l’équipe soignante, ne sont pas réunies", et doivent donc être "rétablies dans l'intérêt de Vincent Lambert et de son accompagnement", ajoute l'établissement. Toutefois, l'hôpital rappelle dans son communiqué que "l’évaluation de Vincent Lambert a conduit à constater que la situation clinique était comparable à celle qui avait été rapportée par les experts mandatés par le Conseil d’Etat". Le ministère de la santé a fait savoir, quant à lui, que Marisol Touraine "apporte tout son soutien à l'équipe médicale".
"Un excellent moyen de stopper la guérilla juridique"
Une décision saluée par Bernard Devalois, chef de l'unité de soins palliatifs de l'hôpital de Pontoise qui approuve la décision du CHU et de l'équipe médicale : "c'est une décision très fine de vouloir désigner un responsable légal, car c'est une bonne façon de stopper la guérilla juridique. Dès que le responsable légal sera désigné, que ce soit la femme de Vincent Lambert, sa mère, ou une quelqu'un de neutre, il sera la seule personne apte à représenter le patient devant la justice. Cela arrête toute possibilité de surenchère juridique."
Par ailleurs, le Dr Simon, chef du service dans lequel se trouve Vincent Lambert, a décidé de s'en référer et de saisir le procureur pour que soit désigné un représentant légal du patient, après avoir eu vent de projets d'enlèvement, a-t-on appris auprès de la famille. Le médecin aurait également demandé la mise sous protection de l'établissement et de son équipe qui auraient fait l'objet de menaces de la part de militants pro-vie. Marie Lambert, soeur de Vincent Lambert, n'a pas hésité à parler de "terrorisme catholique", selon un tweet du journal Le Monde.
Avec AFP