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Greffe : donner sa moelle osseuse

La greffe de moelle osseuse est souvent le seul espoir de guérison pour ceux qui souffrent de maladies graves du sang mais la France manque de donneurs : plus de 2 000 personnes sont chaque année en attente de greffon.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Marina Carrère d'Encausse et Régis Boxelé expliquent la moelle osseuse

Qu'est-ce que la moelle osseuse ?

La moelle osseuse est un tissu mou situé à l’intérieur des os. Il existe en fait deux types de moelle osseuse : la moelle osseuse jaune, logée dans l’espace médullaire, autrement dit dans la partie creuse de l’os. Elle sert de réserve énergétique.
Puis il y a la moelle osseuse rouge. Elle se trouve dans les cavités de la partie spongieuse, à l’extrémité de l’os. Elle produit ce qu’on appelle les cellules souches hématopoïétiques, autrement dit, les futures cellules du sang :

-les globules rouges (qui transportent l’oxygène vers les organes comme le cœur, les poumons...)
-les globules blancs (qui permettent à notre organisme de se défendre en cas d’infection)
-et les plaquettes (qui permettent au sang de coaguler en cas de plaie).

Quand la moelle osseuse ne fonctionne plus, ou mal, la greffe est souvent le seul espoir de guérison pour ceux qui souffrent de maladies graves du sang telles que l’aplasie médullaire, les déficits immunitaires chez l’enfant ou les cancers du sang comme les lymphomes et les leucémies. 

Qui peut donner et comment se passe le prélèvement ?

Une personne malade a 1 chance sur 4 d’être compatible avec son frère ou sa sœur. Une chance sur un million seulement d’être compatible avec un inconnu ! C’est pourquoi chaque nouvelle inscription sur le registre France Greffe de Moelle compte.
Il existe deux techniques pour prélever la moelle osseuse : la première consiste en une ponction dans les os du bassin. Une intervention assez simple, sous anesthésie générale qui dure en moyenne une heure.

Dans 80% des cas, une autre technique beaucoup moins invasive est utilisée. Une simple prise de sang appelée cytaphérèse. Il s'agit de la même méthode que pour le don de plaquettes : un appareil filtre le sang pompé dans le bras du donneur pour récupérer les cellules. L'intervention dure trois à quatre heures.

À lire aussi : Trois questions sur le don de moelle osseuse

Seulement 35% des personnes inscrites sur les registres de donneurs de moelle osseuse sont des hommes. C'est peu car ce sont eux qui ont le plus de chance de sauver des vies.
« Les hommes n'ont pas d'anticorps dirigés contre le receveur. Les femmes avec les grossesses s'immunisent et du coup la greffe est forcément plus difficile. » explique le professeur Peffault de la Tour.

Comme tous les organes de notre corps, la moelle osseuse vieillie donc plus les donneurs sont jeunes, plus la greffe est de qualité.
Autre facteur déterminant : l'origine géographique du donneur.
«Pour faire une greffe de moelle, il faut une compatibilité très importante et donc en principe il faut des personnes qui viennent d'une origine géographique à peu près similaire pour pouvoir espérer qu'elles partagent le même patrimoine génétique. À l'heure actuelle, on sait que c'est plutôt des donneurs d'origine caucassienne qui s'inscrivent. Alors qu'on a besoin aussi d'origine africaine, asiatique, arabe.»

Seules conditions pour être donneur : avoir entre 18 et 35 ans, accepter de répondre à un questionnaire médicale et bien-sûr être en parfaite santé. Avant 2021, l'âge requis était de 18 à 60 ans mais il a été abaissé pour des raisons médicales.
Cet acte généreux est quasiment indolore pour la prise de sang, sans danger évidemment pour le donneur et simple à réaliser. Alors si vous êtes en bonne santé, n’hésitez plus, inscrivez-vous : www.dondemoelleosseuse.fr

Receveur de moelle osseuse : vivre avec une greffe

Après l'échèc de deux chimiothérapies, Laure Vitou, 36 ans, a bénéficié d’une greffe de moelle osseuse il y a 3 mois pour vaincre sa leucémie. Elle a été sauvé par un allemand mais la vie après la greffe est un combat quotidien.
« Après les chimio, je me remettais assez vite, je prenais un kilo par semaine, j'étais en forme comme avant. Je me remettais à faire du sport. J'arrivais à tout faire. Aujourd'hui, je suis épuisée [...] Je sens que mon corps est en train de faire des choses. Il se passe des choses à l'intérieur [...] Le soir à 21h30, je dors. En terme d'énergie, la greffe c'est compliqué.»
Trois mois plus tard, la santé de Laura est encore fragile. Pour préserver son organisme, elle doit s'astreindre à des règles d'hygiène très strictes et suit trois séances de kinésithérapie hebdomadaires pour tonifier son corps.
Il lui faudra un an pour se remettre de cette greffe et cinq ans avant d'espérer une rémission.

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