Les greffes de rein reprennent après deux mois d’arrêt
Pendant les deux mois de confinement, à l’exception des urgences et des cas pédiatriques, les greffes de rein ont été suspendues. Aujourd’hui, l’activité redémarre et les patients reprennent espoir.
Carole, 53 ans, est une des victimes collatérales du Covid-19. Mi-avril, elle aurait dû bénéficier d’une greffe de rein. Le donneur est son frère. Mais, l’opération a été repoussée. “J’attends une greffe rénale pour la simple et bonne raison que je suis en phase terminale. C’est-à-dire que d’ici quelques temps, mes reins ne fonctionneront plus du tout. La greffe est donc inévitable.”
Les centres des régions les plus touchées par l’épidémie toujours à l’arrêt
Partout en France, toutes les greffes de rein non urgentes ont été annulées. Carole reste positive et s’accroche à l'espoir d'une greffe en septembre. Mais tout dépendra de l’évolution de l’épidémie. En France, sur 34 centres habilités à réaliser des greffes de rein, seuls 16 ont repris leur activité depuis le 11 mai. Les établissements situés dans les régions les plus touchées par l’épidémie, l’Île-de-France et le Grand-Est, sont toujours à l’arrêt.
Au Centre Hospitalier de Strasbourg, une reprise est envisagée à la mi-juin. “Le projet, c’est de reprendre le plus rapidement possible, explique le Pr Bruno Moulin, chef du service néphrologie et transplantation. Néanmoins, on a encore quelques patients Covid dans le service. Il faudra également envisager le nettoyage complet de l’unité de transplantation et s’assurer que tout le circuit anesthésique-chirurgical est totalement "Covid free", c’est à dire que nos patients ne croiseront pas des patients contaminés par le Covid."
Plus de 600 greffes en attente
Selon lui, ces deux mois d’arrêt complet de l’activité représente un retard d’environ 600 greffes en France. Les centres devraient tous être capables de reprendre leur activité cet été. De quoi redonner de l'espoir aux 8.000 patients en attente d'une greffe de rein.