Greffes d'organes : les patients âgés peuvent aussi être donneurs
L'âge moyen des donneurs d'organes augmente régulièrement : il est passé de 38 ans en 1998 à 56 ans en 2013. Des greffons de moins bonne qualité que les greffons prélevés sur les donneurs plus jeunes, mais qui permettent de palier la pénurie pour certains patients âgés.
Il n'y a pas d’âge limite pour devenir donneur, ce qui compte c'est l'état de l'organe. Même si le cœur est rarement prélevé chez des personnes de plus de 60 ans, il y a d’autres organes, comme les reins ou le foie qui peuvent l'être chez des personnes beaucoup plus âgées. En 2013, 3,5% des donneurs avaient 17 ans ou moins, 29,8% de 18 à 49 ans, 29,2% de 50 à 64 ans et 37,5% plus de 65 ans. En valeur absolue, le nombre de donneurs de plus de 65 ans a presque triplé au cours des dix dernières années. Une évolution qui concerne essentiellement le foie et le rein.
Pour le rein, les médecins font généralement en sorte qu'il n'y ait pas plus de 15 années de différence entre l’âge du donneur et celui du receveur : "Un greffon plus âgé a une durée de vie et des résultats un peu moins bons que des greffons plus jeunes donc nous nous adaptons à l’espérance de vie que l’on prédit pour les malades les plus âgés", explique le Pr. Christophe Legendre, néphrologue à l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris.
Pour compenser la moins bonne fonction rénale des greffons âgés, les médecins proposent parfois aux malades de leur greffer les deux organes. Des reins, qui de toutes façons ne seraient pas proposés à des receveurs plus jeunes. Malgré tout, ces opérations restent rares : en France, seuls une cinquantaine de patients par an acceptent de recevoir une double greffe de reins.