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Gendarmerie : les mains ont la parole

Et si les gendarmes se formaient à la langue des signes ? C'est l'initiative originale d'une unité de gendarmerie d'Arras dans le Nord. Les six gendarmes de cette brigade de prévention de la délinquance juvénile apprennent cette gestuelle afin de pouvoir communiquer plus facilement avec les jeunes sourds et malentendants. Ne plus être obligé de passer par un interprète permettrait de clarifier les messages de prévention.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Ils s'appellent Céline, Anthony et Anne. Trois gendarmes du Nord, trois volontaires formés à la langue des signes. Durant les après-midis, ces gendarmes abandonnent leur uniforme bleu pour celui d'écolier. Depuis deux mois, ils découvrent le monde des sourds avec ses codes, ses expressions et son langage. Une autre manière de communiquer qu'il a fallu intégrer.

Ces cours de langue des signes, les gendarmes devront bientôt les mettre en pratique notamment lors des interrogatoires des enfants sourds ou malentendants victimes de violences sexuelles.

L'idée a germé il y a deux ans. Les gendarmes mènent pour la première fois une action de prévention auprès de jeunes sourds avec l'aide d'un interprète. L'adjudant Céline Cuvillier en ressort avec une idée en tête, celle d'apprendre la langue des signes : "Ce projet me tenait à coeur, à moi et mes collègues ensuite. Et nous sommes contents de pouvoir apporter quelque chose à des personnes qui ne l'avaient pas".

Malgré sa motivation, l'adjudant met un an et demi à rassembler 12.000 euros nécessaires à la formation des trois gendarmes de la brigade. Sa volonté a fini par payer. Désormais de nombreux sourds et malentendants de tous âges participent à leurs conférences de prévention. "Il faut leur apporter de la prévention sur Internet, sur les dangers de l'alcool, sur le harcèlement, sur les drogues… On leur apporte quelque chose et je crois qu'ils sont demandeurs de ce quelque chose dans le domaine de la prévention. Il nous importait de garantir les droits à l'égalité des sourds et malentendants", explique Anthony Dupont, adjudant de la brigade de prévention de la délinquance juvénile d'Arras.

80% des personnes sourdes sont illettrées. Cette action de prévention en langue des signes est aussi instructive pour le public malentendant que pour les gendarmes. Les gendarmes espèrent désormais que d'autres brigades suivront leurs pas.

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