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Grogne sociale au nouvel hôpital d'Orléans

C'est l'un des derniers hôpitaux construits en France. Le nouvel hôpital d’Orléans a ouvert ses portes fin 2015. Les travaux ont permis d'améliorer le confort des patients. Mais les comptes de l'établissement sont déjà dans le rouge. Et les syndicats dénoncent le manque d’effectifs. 

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Au nouvel hôpital d’Orléans, 80% des chambres sont individuelles.. Toutes dotées d’une salle de bain, elles sont plus confortables pour les patients. Certains équipements ont aussi permis d’améliorer les conditions de travail du personnel. 

Après six ans de travaux, l'hôpital a ouvert fin 2015

L'hôpital d’Orléans est tout neuf. Ouvert en 2015, c'est l'un des derniers établissements construits en France. 700 millions d’euros de budget, six ans de travaux pour regrouper sur un seul site les deux anciens hôpitaux de la ville. Une vaste entrée mène par de longs couloirs aux différents pôles : gériatrie, chirurgie, médecines à fortes consultations.

Néanmoins l'architecture est loin de faire l’unanimité parmi le personnel. Pour David Caillaud, agent technique et élu CGT, "cela a été pensé d’une manière architecturale pour se faire plaisir, d’une manière mégalomaniaque, mais pas de façon fonctionnelle… Vous avez des halls immenses, inchauffables, qui ne servent à rien si ce n’est à passer, mais qui sont effectivement très  bien décorés avec des baies vitrées. Ça a coûté fort cher. Mais est-ce que le malade s’y retrouve, la question se pose. En tout cas, le salarié, l’hospitalier… lui ne s’y retrouve pas".

Les syndicats dénoncent le manque d'effectifs

Pour les représentants du personnel, les soignants sont les grands oubliés. Depuis l’ouverture, l’activité augmente, +15% par exemple aux Urgences. Chez les élus de Sud-Santé, premier syndicat de l’établissement, on estime que les recrutements n’ont pas suivis. Nelly Wedajo, infirmière et élue Sud-Santé, explique : "une infirmière peut se retrouver toute seule dans un service d’unité intensive le week-end à certaines heures et elle peut se retrouver avec 25 patients à surveiller, mais qui peuvent avoir de vraies urgences comme un arrêt cardiaque… Elle ne va pas pouvoir intervenir sur deux patients en même temps. Elle ne peut pas appeler sa collègue du service d’à côté car elle est dans la même situation. Donc là oui cela génère de l’épuisement professionnel". 

A l’inverse, la direction de l’hôpital assure que tout a été fait pour faire face à l’augmentation de l’activité. 160 nouveaux lits ont bien été créés, mais il y aurait eu 200 nouvelles embauches. Olivier Boyer, directeur général de l’hôpital, défend ses choix : "il est évident que si on écoute les syndicats, il n’y a jamais assez de personnels… Mais, on a fait un examen extrêmement attentif, extrêmement précautionneux des effectifs qui ont été négociés avec chaque chef de service, chaque cadre".  

Déficit de 13 millions d'euros fin 2016

A ces débats autour des effectifs s’ajoute un problème budgétaire. Un an et demi après son ouverture, l’hôpital a déjà un déficit de 13 millions d’euros. Un contexte financier tendu qui limite les possibilités de recrutements dans le futur. Eric Schwartz, infirmier élu CFDT, explique : "lorsqu’on rencontre notre direction, elle nous dit clairement qu’il n’y aura pas de recrutement supplémentaire. Par contre, il y aura une augmentation de l’activité. Qui dit augmentation de l’activité, dit charge de travail supplémentaire pour les équipes et c’est en cela que le déficit va être extrêmement pesant. Il faudra travailler plus, mais à effectif constant".

Moderniser l’hôpital n’a donc pas permis de résoudre tous les problèmes. On retrouve à Orléans les mêmes revendications que dans la plupart des établissements publics. 

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