Tout savoir sur les anti-inflammatoires
Pour leur action contre l'inflammation, la douleur et la fièvre, les anti-inflammatoires sont extrêmement utilisés. Comment agissent-ils ? Dans quelles circonstances les prendre ? Quels sont leurs effets indésirables ? Le point.
Il existe deux grandes familles d'anti-inflammatoires, les corticoïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS. Au sein de ces AINS, l'aspirine et l'ibuprofène (Nurofen®, Spedifen®,…) sont les plus connus puisqu'ils sont en vente libre en pharmacie, mais il existe de nombreuses autres molécules, obtenues sur ordonnance.
Dans quels cas prendre des anti-inflammatoires ?
Les anti-inflammatoires possèdent une place dans le traitement au long cours des douleurs de l'arthrose et des rhumatismes chroniques, ou en cure courte pour passer un cap douloureux et aigu en cas de douleurs articulaires (causées par l'arthrose, l'arthrite, le mal de dos, etc.).
Autres indications : les douleurs de règles, de dents, les maux de tête, les coliques néphrétiques, les traumatismes, les suites d'opération,…
La principale limite des anti-inflammatoires réside dans leur action symptomatique et non curative : ils agissent sur un symptôme, et non sur la cause.
Que se passe-t-il en cas d'inflammation ?
L'inflammation est une réaction normale de l'organisme en cas d'agression, qu'il s'agisse d'une infection, ou d'un traumatisme physique comme une blessure.
Prenons l'exemple d'une plaie : le corps va réagir localement, au niveau de la plaie, en produisant des substances qui vont entraîner la douleur et d'autres qui ont une action au niveau des vaisseaux : ceux-ci se dilatent ce qui explique la chaleur, la rougeur et l'œdème. De plus, une succession d'évènements chimiques aboutit à la libération de substances inflammatoires (prostaglandines, prostacyclines, interleukines) et l'activation de cellules inflammatoires.
Des modifications dans le sang surviennent également et sont visibles sur la prise de sang : le nombre de globules blancs s'accroît, la vitesse de sédimentation et la CRP (protéine C réactive), le fibrinogène sont aussi trois paramètres sanguins qui sont augmentés.
Comment agissent les anti-inflammatoires ?
Ils empêchent l'activité d'une substance appelée COX, qui chapeaute la cascade de l'inflammation et aboutit à la formation des prostaglandines, prostacyclines et thromboxanes.
Ils ont également une action sur la fièvre et la douleur ; dans la classification des antalgiques par l'OMS, ils font partie du premier pallier des médicaments antalgiques (la morphine est classée en pallier 3). Enfin, ils fluidifient le sang en empêchant les plaquettes de s'agréger sur une plaie.
Peut-on prendre des anti-inflammatoires pendant la grossesse ?
Les AINS peuvent être pris les 12 premières semaines de la grossesse s'ils sont nécessaires. Entre 12 et 24 semaines d'aménorrhée, ils sont déconseillés et au-delà du début du sixième mois de grossesse, ils sont carrément contre-indiqués du fait de leurs risques sur le développement des poumons, du cœur et des reins du fœtus.
Les coxibs, une classe particulière d'anti-inflammatoires, sont contre-indiqués durant toute la grossesse. Comme ils passent dans le lait maternel, la femme qui allaite doit également les éviter.
Comment bien prendre des anti-inflammatoires
Ils peuvent se prendre ponctuellement, au moment de la douleur (une migraine ou des douleurs de règles par exemple).
Lorsqu'une cure courte s'impose, les prises sont réparties dans la journée en deux fois (s'il s'agit d'une libération prolongée) trois fois. Attention à ne pas dépasser la dose maximale, qui dépend de la molécule prescrite.
Il est conseillé de prendre son traitement avec un grand verre d'eau, au cours des repas pour diminuer le risque d'effets indésirables au niveau de l'estomac. Un médicament qui protège l'estomac peut être prescrit en cas de traitement long, il a pour but de diminuer l'acidité de l'estomac.
En automédication, il ne faut pas prendre un anti-inflammatoire plus de quelques jours. Si la douleur ne passe pas en cinq jours et la fièvre en trois jours, un avis médical est indispensable
Quels sont les effets secondaires et les contre-indications ?
L'estomac et les intestins sont sensibles à ces médicaments : nausées, vomissements, diarrhées, pesanteur ou douleurs d'estomac, voire ulcère et hémorragie digestive figurent parmi les effets secondaires des AINS.
Toute douleur à l'estomac doit être signalée à votre médecin. Des réactions allergiques sont également possibles, avec une urticaire ou un asthme. Autres effets indésirables notables : des maux de tête, une fatigue, des acouphènes et une hypertension.
Ces médicaments sont contre-indiqués en cas d'ulcère, d'hémorragie digestive, d'insuffisance hépatique, cardiaque, rénale sévère, de grossesse au-delà du début du sixième mois. La prudence est également de mise chez les personnes âgées.
S'il n'y a pas d'interférence avec l'alimentation, il y en a avec certains médicaments. La prise d'anticoagulants, de lithium, d'autres anti-inflammatoires, de ticlopidine, de méthotrexate, de salicylés est donc contre-indiquée. Et certaines associations sont à surveiller, comme les antihypertenseurs, les corticoïdes, certains antidépresseurs…
L'ibuprofène en automédication : mode d'emploi
L'ibuprofène existe en deux dosages (200 ou 400 mg), les prises doivent être séparées de six heures et la dose maximale à ne pas dépasser est de 1200 mg/jour.
Si les symptômes ne passent pas en quelques jours, une consultation s'impose. En cas de maladies de cœur, de poumons ou de foie, un avis médical est indispensable.
Pour rappel, il est contre-indiqué lors d'un ulcère, d'une hémorragie digestive et au-delà du début du sixième mois de grossesse.
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