Cannabis thérapeutique : les contours de la future expérimentation se dessinent
Seuls certains médecins spécialisés, notamment sur les douleurs neuropathiques, les épilepsies résistantes aux traitements et la sclérose en plaques, pourront prescrire la substance.
L’expérimentation du cannabis thérapeutique ne se fera que dans un cadre strict. Un comité d’experts mis en place par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour plancher sur ce sujet publie ce 19 juin le "projet de cadre" pour cette expérimentation. Il en ressort que seuls certains médecins spécialistes volontaires devraient pouvoir prescrire du cannabis thérapeutique dans le cadre de l'expérimentation qui commencera début 2020.
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Seulement dans certaines indications
Ce "projet de cadre" sera discuté mercredi 26 juin entre les membres du comité d’expert, des professionnels de santé et des associations de patients, avant qu’un avis définitif de l’ANSM ne soit rendu. L'agence lancera ensuite une phase de mise en place des détails pratiques de l'expérimentation, qui pourrait durer six mois, avant le démarrage effectif de l'inclusion des patients.
Pour ce test en situation réelle du cannabis thérapeutique, la "prescription initiale" ne pourra être faite que par certains médecins, préconisent les treize spécialistes du comité, présidé par le psychiatre et pharmacologue Nicolas Authier. Ces médecins sont ceux qui sont spécialistes des cinq indications concernées par l'expérimentation et qui exercent dans des centres de référence (centres anti-douleur, centres experts sclérose en plaques, etc.).Les indications concernées sont les douleurs neuropathiques (résultant de lésions nerveuses) non soulagées par d'autres thérapies, les épilepsies résistantes aux traitements, les effets secondaires des chimiothérapies ou encore pour les soins palliatifs et les contractions musculaires incontrôlées de la sclérose en plaques.
"Sur la base du volontariat"
La "participation à l'expérimentation, des centres et des médecins", devrait se faire "sur la base du volontariat" et après une "formation préalable obligatoire", recommande également le comité. Et souligne :"une fois le traitement du patient stabilisé" (notamment pour obtenir la "dose minimale efficace"), le médecin traitant du patient pourra prendre le relais.
Les experts estiment par ailleurs qu'il faudra mettre à disposition le cannabis thérapeutique à la fois sous des formes qui ont un "effet immédiat" (huile et fleurs séchées pour inhalation) et sous des "formes à effet prolongé" (solutions buvables et capsules d'huiles), pour répondre au mieux aux besoins différents des patients.
Pour la même raison, ils suggèrent de rendre disponibles des produits contenant différents dosages des deux principes actifs du cannabis, le THC et le CBD, qui n'ont pas les mêmes effets.