Cannabis thérapeutique : un collectif de patients réclame une large accessibilité
Le nouveau collectif de patients, Espoir (im)patients, milite pour un accès facilité au cannabis thérapeutique, notamment grâce à un élargissement de ses indications et à son remboursement par la Sécurité sociale.
"Une pleine accessibilité." C’est ce que le collectif Espoir (Im)patients réclame pour le cannabis thérapeutique. Créé le 5 mai 2019, ce groupe de patients plaide en effet pour que la future expérimentation de ce produit se fasse de la façon la plus large possible, pour répondre à une "attente immense".
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Elargir les indications du cannabis thérapeutique
Leurs revendications portent à la fois sur la prescription du cannabis thérapeutique et sur son remboursement. Espoir (im)patients demande ainsi que "la possibilité de prescrire de tels traitements n'incombe pas seulement aux médecins spécialisés". Ils appellent également à ce que le cannabis thérapeutique soit remboursé par la Sécurité sociale et qu’il puisse être prescrit dans plus de maladies que ce qui est prévu aujourd’hui. Actuellement, et ce depuis le 13 décembre 2018, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) juge en effet "pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique" pour une liste définie de pathologies. Il s’agit notamment des soins de support en oncologie, des douleurs réfractaires aux thérapies accessibles ou encore de certaines formes d’épilepsies.
"Les patients sont contraints de se placer dans l’illégalité"
Le comité d’experts dépêché par l’ANSM mène actuellement des auditions pour déterminer "les modalités de mise à disposition du cannabis thérapeutique", dans le cadre d'une future expérimentation. Son avis est attendu fin juin.
"Il est essentiel que la voix des patients soit pleinement entendue dans ce débat car l'attente est immense", insiste Mado Gilanton, porte-parole d'Espoir (im)patient, citée dans un communiqué du collectif. "En effet, nombre d'entre eux n'ont aujourd'hui d'autre choix que de pratiquer l'automédication, en pratiquant l'auto culture dans le meilleur des cas, ou au pire, en se fournissant sur le marché noir, sans suivi médical ni garantie sur la qualité des produits", explique-t-elle. Conséquence : "[les patients] sont ainsi contraints de se placer dans l'illégalité avec les risques que cela implique du point de vue judiciaire ou de la sécurité", ajoute enfin la porte-parole.
Des essais cliniques d’ici la fin de l’année
Les premières expérimentations encadrées du cannabis thérapeutique devraient commencer avant la fin 2019, selon les recommandations de l’ANSM. C’est notamment le cas à l’hôpital de la Timone, à Marseille, où une vingtaine de patients atteints de la maladie de Parkinson devraient participer prochainement à un essai clinique, dont l’objectif est d’évaluer les effets du cannabis thérapeutique sur leurs symptômes.