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Des médicaments pour la ménopause ou l'endométriose augmentent le risque de tumeur cérébrale

Ces médicaments, des progestatifs, exposent à un sur-risque de méningiome. L'agence du médicament publie des recommandations pour les médecins et les patientes.

Lucile Boutillier
Rédigé le , mis à jour le

Les résultats de l'étude épidémiologique menée par EPI-PHARE, une structure formée par l’ANSM et l’Assurance-Maladie, ont confirmé le 8 juin dernier l'augmentation du risque de méningiome pour les utilisatrices de médicaments à base de progestatifs. Les méningiomes sont des tumeurs en général bénignes qui se développent sur les méninges, les enveloppes qui entourent  le cerveau. Une centaine de cas de méningiomes serait attribuable à ces médicaments chaque année.

Ces derniers peuvent prendre en charge la ménopause, les troubles menstruels ou l’endométriose. En février 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avertissait déjà de ce possible sur-risque de tumeur cérébrale.

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Quels sont les médicaments impliqués ?

L’ANSM alerte en particulier sur l’acétate de nomégestrol, présent dans le Lutényl et ses génériques, ainsi que sur l’acétate de chlormadinone présent dans le Lutéran et ses génériques.

Les personnes traitées par acétate de nomégestrol voient leur risque de méningiome multiplié par 3,3 après six mois de traitement, puis par 12,5 après cinq ans de traitement. Pour l’acétate de chlormadinone, le risque est multiplié par 3,4 après six mois et par 7 après trois ans et demi.

En outre, le risque de méningiome conduisant à une chirurgie intracrânienne est trois fois plus élevé pour les personnes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans.

Limiter le risque

Après la présentation des résultats de l’étude, des experts du comité scientifique dédié aux macroprogestatifs et au risque de méningiome ont émis des recommandations préliminaires d’utilisation et de surveillance du risque.

Selon eux, l’intérêt thérapeutique de ces médicaments justifie le maintien de leur commercialisation en France. Toutefois, les professionnels de santé sont invités à informer les patientes des risques, à réévaluer la pertinence du traitement pour chaque patiente et à limiter la durée d’utilisation de ces progestatifs.

Si une patiente présente un méningiome ou un antécédent de méningiome, il faut éviter de substituer les macroprogestatifs entre eux. Cela concerne l’acétate de nomégestrol, l’acétate de chlormadinone et l’acétate de cyprotérone. Enfin, une imagerie cérébrale (IRM) doit être réalisée en cas de symptômes évocateurs d’un méningiome, et proposée aux femmes de plus de 35 ans en cas de traitement de plus de cinq ans.

Que faire si vous prenez ces médicaments ?

Si vous êtes, ou avez été traitée par ces médicaments et que vous avez des symptômes évocateurs d’un méningiome (maux de tête fréquents, troubles de la vision, du langage ou de l’audition, vertiges, troubles de la mémoire…), consultez votre médecin qui vous prescrira une IRM. Si vous n'avez pas de symptômes, l'ANSM vous invite tout de même à consulter votre médecin pour discuter de votre prise en charge.

Si vous avez plus de 35 ans et que vous êtes traitée par acétate de nomégestrol ou acétate de chlormadinone depuis plus de 5 ans, votre
médecin pourra aussi vous proposer de réaliser une IRM.

Une concertation sera organisée en automne afin de discuter de ces recommandations avec les professionnels de santé et les patientes.

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