Cancer : des traitements qui abîment le coeur
Quand on parle des effets secondaires des traitements contre le cancer, on pense souvent à la chute des cheveux. Il existe aussi un retentissement au niveau du coeur. Pour mieux éviter cette toxicité, des cardiologues de l'hôpital Nord de Marseille se sont spécialisés pour travailler avec les cancérologues.
Les séquelles cardiaques des patients atteints d'un cancer sont directement liées aux quantités de traitement reçues. Désormais, cardiologues et cancérologues travaillent ensemble pour limiter au maximum ce type d'effet secondaire, avec une vigilance particulière dans l'évaluation des nouvelles molécules.
"À partir du moment où peu de malades ont été traités, on ne connaît peut-être pas tout des événements indésirables de ces médicaments, notamment pour des événements indésirables qui sont rares. Et c'est à ce moment-là où la collaboration avec des spécialistes, en l'occurrence des cardiologues dans ce cas, est extrêmement importante car ils vont peut-être pouvoir faire le lien entre le mécanisme d'action de ce médicament et la complication qui survient. Ca va être la première identification potentielle d'un effet secondaire d'un nouveau médicament", explique le Pr Fabrice Barlesi, oncologue.
Face aux effets secondaires cardiaques, certains patients n'hésitent pas à interrompre leur traitement. Une attitude que regrette le Dr Jennifer Cautela, cardiologue : "Avant, quand il y avait ce genre de complications cardiaques et que les patients n'avaient pas forcément un avis cardiaque spécialisé, ils arrêtaient définitivement le traitement anti-cancéreux. Ce qui était parfois une perte de chance parce que c'était le meilleur traitement pour les patients. Mais le but maintenant est de mêler nos connaissances cardiologiques aux connaissances oncologiques des oncologues pour pouvoir permettre de continuer le traitement en y ajoutant des traitements protecteurs du coeur pour limiter les conséquences cardiaques des traitements anti-cancéreux".
Ces victoires sont aussi obtenues grâce au dépistage précoce de la moindre atteinte cardiaque pour lutter contre le cancer tout en préservant la qualité de vie des patients pendant et après leurs traitements.