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Médicaments pour perdre du poids : attention danger !

De plus en plus de personnes utilisent des médicaments et compléments alimentaires pour maigrir. Pourtant, ces pilules miracles censées faire perdre du poids peuvent s'avérer dangereuses.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Avaler un médicament et perdre du poids sans efforts… Un rêve pour beaucoup mais dans les faits, c'est nettement plus compliqué.

Parmi ces substances : les compléments alimentaires présentés comme brûleurs de graisses, qui sont avant tout une escroquerie. Ils coûtent cher et sont surtout dangereux. On en trouve partout, en pharmacie et surtout sur Internet, sans aucun contrôle. Ils se présentent sous forme de gélules, de bonbons, de tisane ou encore de jus. Ces produits contiennent classiquement un excitant bien connu, la caféine, présenté comme accélérant le métabolisme des graisses, mais aussi du guarana ou du thé vert.

Mais en pratique, leur efficacité n'est pas prouvée. En pharmacie, tous les produits répondent à des critères de sécurité et sont donc sans danger pour la santé sauf si vous souffrez d'un problème de santé comme une hypertension ou un diabète.

En revanche, une vigilance accrue s'impose pour les produits vendus sur internet, qui ne sont pas soumis à des critères de sécurité. L'Agence nationale de sécurité du médicament a déjà alerté sur deux d'entre eux, le Clenox et le Stanox-10. Et pour cause : ces produits sont en réalité des substances dopantes, qui peuvent avoir des effets cardiaques.

Peu de bénéfices, beaucoup d'effets indésirables

Médicaments pour perdre du poids : focus sur trois molécules


En France, un médicament est commercialisé depuis la fin des années 1990 pour le traitement de l'obésité : l'orlistat. Son effet est simple : le médicament agit localement sur le tube digestif. Il bloque l'absorption d'environ un tiers des matières grasses apportées par l'alimentation. Au lieu d'être assimilée par l'organisme, une partie des graisses est évacuée naturellement par les selles, ce qui a pour effet de réduire l'apport calorique.

Mais pour le Pr Alain Astier, pharmacologue la perte de poids espérée est de l'ordre de "deux à trois kilos grand maximum au prix d'effets indésirables importants, le bénéfice/risque est donc très défavorable".  Loin de la pilule miracle donc, ce médicament est délivré uniquement sur ordonnance et n'est pas remboursé. Son coût est d'environ 70 euros par mois.

D'autres alternatives médicamenteuses existent. En mars 2015, l'Agence européenne du médicament a délivré deux nouvelles autorisations de mise sur le marché. La première concerne le liraglutide, une molécule déjà commercialisée en France mais uniquement dans le cadre du traitement du diabète de type 2 et à un dosage moins élevé. "Ce type de médicament agit comme antidiabétique en diminuant l'utilisation des sucres… donc on va diminuer l'apport calorique et on va entraîner une perte de poids", explique le Pr Astier.

Après un an de traitement par injections quotidiennes, les essais cliniques ont montré une perte de 5% en moyenne du poids de départ. Nausées, vomissements, diarrhées, inflammation du pancréas… la liste des effets indésirables est toutefois longue.

Inquiétude autour du Mysimba®

Mais ce qui inquiète surtout la France, c'est l'autorisation de mise sur le marché européen du Mysimba®. Ce coupe-faim réunit deux molécules connues : la naltrexone et le bupropion, un dérivé d'amphétamine. Utilisées dans le sevrage de l'alcool, le sevrage du tabac et comme antidépresseur, ces molécules diminuent l'envie de nourriture et augmente la dépense calorique. Les limitations d'usage sont très nombreuses notamment chez les hypertendus, les cardiaques d'où un risque majeur de mésusage.

Les risques sont nombreux pour seulement quelques kilos en moins. "Dès le départ, nous avons fait savoir que nous étions opposés à cette autorisation de mise sur le marché pour une balance efficacité/risque que nous jugions et que nous jugeons encore défavorable. Nous envisagerons toutes les possibilités pour essayer d'obtenir qu'il n'y ait pas de commercialisation du Mysimba® dans notre pays", prévient le Dr Jean-Michel Race, directeur du département médicaments cardiologie et endocrinologie à l'Ansm.

Avec 650 millions de personnes obèses sur la planète et près de sept millions en France, le marché de la perte de poids constitue un enjeu économique majeur. Mais la pilule miracle, elle, n'est encore qu'une utopie.

La maladie des laxatifs

Dans l'imaginaire collectif, pour perdre du poids, il faut éliminer, d'où l'idée de prendre des substances diurétiques ou des laxatifs. Le problème, c'est que l'on perd essentiellement de l'eau, mais aussi de nombreux sels minéraux : sodium, potassium, bicarbonates. On reprendra l'eau, donc le poids, en buvant, mais pas les sels. D'où de nombreux risques d'hyponatrémie ou d'hypokaliémie (taux de sodium ou de potassium trop bas) avec des risques d'hypotension, de troubles cardiaques, d'oedème du poumon.

C'est ce que l'on appelle la maladie des laxatifs. Les gens prennent des médicaments diurétiques du type furosémide ou des laxatifs du type irritant comme anthraquinones mais souvent sous des formes cachées dites de compléments alimentaires ou de plantes "naturelles" par exemple le séné, en accès libre (pharmacies, Internet) et dont la consommation en excès est délétère. Il y a également l'aspect inverse : diminuer les apports alimentaires. Soit par des régimes, soit par des produits "gonflants" : mucilages.

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