Prix des médicaments : des ONG appellent à une plus grande transparence
Plusieurs ONG demandent à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’adopter une résolution forte sur la transparence des prix des médicaments, sans quoi les prix des laboratoires risquent de rester "exorbitants et arbitraires".
Bientôt la fin des tarifs arbitraires pour les médicaments ? Près d'une cinquantaine d'ONG, dont Médecins Sans Frontières (MSF) et Médecins du Monde, ont lancé le 23 mai 2019 un appel à l'Assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en faveur de l'adoption d'une résolution controversée sur la transparence des prix des médicaments.
"Nous demandons quatre choses très simples: transparence sur les prix, sur les coûts de la recherche et du développement, sur les résultats des essais cliniques et sur les brevets", a expliqué la responsable de la campagne pour l'accès aux médicaments de MSF, Gaëlle Krikorian, lors d'une conférence de presse.
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"Des tarifs exorbitants"
Et pour cause : pour MSF, "le manque de transparence" entourant la formation des prix des médicaments et les coûts réels associés à la recherche et à la production "permet aux laboratoires de pratiquer des tarifs exorbitants et arbitraires". Gaëlle Krikorian précise : "Lorsqu'un individu achète des biens, comme des vêtements, de la nourriture ou des voitures, il connaît en général son prix exact. Nous jugeons ahurissant de ne pas connaître le prix des médicaments, alors que les médicaments sont censés être plus importants que les vêtements."
S’entendre autour d’une résolution "forte"
Cet appel intervient alors que les Etats membres de l'OMS débattent d'un projet de résolution présenté par l'Italie et visant à "améliorer la transparence des marchés des médicaments, des vaccins et autres technologies liées à la santé". Mais l'initiative italienne, soutenue par une dizaine de pays, est loin de faire le consensus et les diplomates peinent à s'entendre sur le texte. Un petit nombre de pays, dont l'Allemagne, la Suisse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, demandent notamment un texte plus souple. "Ils tentent (...) de tuer la résolution", a déploré Salome Meyer, de l'ONG sud-africaine Cancer Alliance. Interrogé par l'AFP, un porte-parole du gouvernement britannique a simplement déclaré que le Royaume-Uni est "engagé dans les discussions de façon constructive".
Les ONG signataires de l'appel, qui craignent que la pression de ces pays aboutissent à l'adoption d'un texte sans intérêt, demandent donc aux diplomates de s'entendre autour d'une résolution "forte". Pour Gaëlle Krikorian, "c'est un moment historique, car la bataille se passe maintenant."