Ce qui va changer en matière de santé : les déclarations d'Edouard Philippe
Le Premier ministre a tenu sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale mardi 4 juillet. Sécurité sociale, handicap, soins dentaires… voici ce qu’il faut retenir de son discours.
Le paquet de cigarettes à dix euros
Le gouvernement "portera progressivement le prix du paquet de cigarettes à 10 euros", contre environ 7 euros actuellement, soit une augmentation de plus de 40%. Edouard Philippe confirme ainsi une promesse du Président de la République.
"Le tabac en France entraîne plus de 80.000 décès (par an). C’est la première cause de mortalité évitable, et la consommation quotidienne de tabac augmente chez les adolescents. Ne rien faire est exclu", a justifié l'ancien maire du Havre, promettant aussi de "lutter sans merci contre les trafics". Il n’a en revanche donné aucune date pour cette mesure destinée à dissuader la consommation de tabac.
En mars 2017, Emmanuel Macron s'était dit "tout à fait prêt" à augmenter le prix du paquet à 10 euros, mais avait à l'époque posé pour condition que les pays limitrophes fassent de même, pour éviter un boom des achats transfrontaliers.
La Sécurité sociale "à l'équilibre à l'horizon 2020"
Le gouvernement présentera "dès la rentrée" un budget pour 2018 et une loi de programmation des finances publiques quinquennale, qui devraient permettre à la Sécurité sociale d'atteindre l'équilibre "à l'horizon 2020". "Nous devrons d'ici là définir de nouvelles règles permettant de proscrire dans la durée le déficit de nos comptes sociaux", a ajouté le Premier ministre devant les députés.
Pour 2017, le déficit global de la Sécurité sociale a été évalué à 4,2 milliards d'euros par l'ancien gouvernement. Le candidat Emmanuel Macron avait promis 15 milliards d'euros d'économies de santé sur le quinquennat en limitant l'augmentation naturelle des dépenses - liée notamment au vieillissement de la population et à l'augmentation des maladies chroniques - à 2,3% par an en moyenne.
Plus de "reste à charge" pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives
Edouard Philippe a promis mardi que, "d'ici la fin du quinquennat", soit en 2022, les Français ne devront plus payer de reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives.
"Notre stratégie de santé devra rompre le cercle vicieux du renoncement aux soins. D’ici la fin du quinquennat, tous les Français auront accès à des offres de soins sans aucun reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives". Avec cette déclaration, il s’inscrit dans la lignée de l’une des promesses fortes d'Emmanuel Macron, qui avait promis lors de la campagne présidentielle un reste à charge zéro en 2022 pour les prothèses dentaires, auditives et les lunettes, ainsi que la prise en charge des dépassements d'honoraires par les complémentaires.
Revalorisation de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse
Le Premier ministre a également annoncé la revalorisation "dès 2018" de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse, actuellement à 800 euros, une fois encore conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
Dans sa feuille de route, publiée lundi, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avait inscrit "un revenu décent assuré pour tous avec des minima sociaux plus simples". Cette feuille de route prévoit "une augmentation ciblée du montant de la prime d'activité dès 2018, puis la revalorisation des montants du minimum vieillesse et de l'allocation adulte handicapé à 900 euros", contre un peu plus de 800 euros actuellement.
Des mesures à venir pour les congés maternités
Edouard Philippe a également rappelé que des mesures "améliorant le congé maternité et les solutions de garde d’enfant" seront annoncées par la ministre de la Santé et des Solidarités et la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes.
Avec AFP