Davantage de médecins… mais pas beaucoup plus de généralistes
La France compte environ 226.000 médecins en activité en 2018, soit 10.000 de plus qu'en 2012, selon une étude de la Drees.
Depuis 2012, le nombre de médecins a augmenté de 4,5%, et "cette hausse est essentiellement portée par les médecins spécialistes" (+7,8%) et les salariés (+11,1%), constate la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) dans un rapport publié ce 3 mai.
En revanche, les effectifs de généralistes ont très peu évolué (+0,7%). Le nombre de ceux exerçant en libéral a même diminué de 2%, alors que les spécialistes salariés sont de plus en plus nombreux (+13,9%).
Cette tendance devrait se poursuivre. Selon des projections de données de la Drees, le nombre de médecins devrait continuer de croître durant les deux prochaines décennies, mais la densité de généralistes aura tendance à diminuer jusqu'à au moins 2025.
De plus en plus de femmes
Parmi les médecins recensés au 1er janvier 2018, 45% sont des généralistes. Les spécialités les plus représentées étant la psychiatrie, l'anesthésie réanimation et la radiologie.
La profession se féminise et se tourne de plus en plus vers le salariat : 59% des jeunes inscrits à l'Ordre des médecins en 2017 étaient des femmes, alors qu'elles ne représentent que 46% des effectifs globaux, et 63% des jeunes inscrits sont salariés, contre 43% du total des médecins.
Près d'un praticien sur deux (47%) a 55 ans ou plus, alors que c'est le cas de seulement 18% des cadres en France, interprétée par la Drees comme la conséquence conséquence de numerus clausus (fixant le quota d'étudiants admis en 2e année de médecine) élevés durant les années 1970.
Déserts médicaux
En 2016, selon les calculs de la Drees, 8,6% de la population vivait dans une commune sous-dense en médecins généralistes (accès à 2,5 consultations ou moins par an et par habitant).
La moitié des Français avait accès à 4 consultations ou plus. Il s'agissait généralement des communes rurales, certaines régions étant particulièrement touchées (Centre-Val de Loire, Bourgogne Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes).
Mais des espaces urbains sont aussi concernés : un quart de la population concernée vit en ville, "dont 18% dans l'unité urbaine de Paris".
avec AFP