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Des étudiants en médecine manifestent contre le "fiasco" des épreuves d'internat

Environ 200 étudiants en médecine ont manifesté ce 27 juin devant le ministère de l'Enseignement supérieur pour dénoncer "le fiasco" des épreuves d'internat annulées à deux reprises et demander une refonte de l'examen qui détermine leur carrière.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

"C'est déprimant de travailler autant pour rien. On arrête de vivre pour passer cet examen qui détermine la suite de notre vie et une fois de plus les épreuves sont annulées", s'énerve Léa, stéthoscope autour du cou.

Comme elle, environ 200 étudiants, selon la préfecture de police, se sont rassemblés à Paris scandant sous la pluie "plus jamais ça" et tenant des pancartes sur lesquelles était écrit "Relire des sujets, c'est pas compliqué", "Responsables sanctionnés", "#PromoFiasco".

La semaine dernière, deux des cinq épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) ont été annulées à la suite de dysfonctionnements au grand dam des 8.900 étudiants de sixième année qui ont dû repasser ces épreuves.

Pourquoi ces deux reports ?

Le premier report a été décidé car une des épreuves était "très similaire" à un sujet passé en 2016, ce qui avantageait les redoublants, avait expliqué le ministère de l'Enseignement supérieur. 

Le second était lié "à la confidentialité d’un des dossiers dont certains étudiants redoublants étaient susceptibles d’avoir connaissance" et à "un incident technique" dans un des centres d'examen.

L'ECNi, qui détermine l'entrée "en internat", permet à l'étudiant en fonction du rang obtenu de choisir sa spécialité et son lieu de formation, et a donc un impact important sur sa carrière.

Des sanctions demandées

Dans un communiqué, les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé, qui ont reçu dans la matinée l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), ont annoncé que l'enquête demandée à l'inspection générale identifiera avant le 15 septembre "les causes de ces problèmes à répétition et les moyens d’éviter qu’ils ne se reproduisent".

"Nous sommes satisfaits, mais nous resterons très vigilants sur la communication des résultats de l'enquête à la rentrée et les suites qui lui seront apportées", a réagi auprès de l'AFP,  Antoine Oudin, président de l'Anemf, qui demande "des sanctions" à l'encontre des personnes incriminées. 

Les ministres ont également annoncé "[qu'une] réflexion de fond, confiée à une personnalité, sera menée [...] notamment avec les enseignants et les étudiants, pour améliorer les conditions dans lesquelles les compétences cliniques sont acquises au cours du second cycle".

L'Anemf s'interroge en effet sur le "contenu" même des ECNi qui se présente sous forme de QCM (questionnaire à choix multiple) et ne valorisent pas les compétences cliniques et humaines.

"En faisant évoluer les épreuves on changera la pratique des étudiants qui font du bachotage dans les bibliothèques au lieu d'aller acquérir des compétences cliniques sur le terrain", plaide Antoine Oudin.

avec AFP

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