Les infirmiers anesthésistes manifestent
Plusieurs centaines d'infirmiers-anesthésistes manifestaient ce 22 mars à Paris pour réclamer une reconnaissance de leur profession et des revalorisations salariales correspondant à leurs cinq années d'études.
Les manifestants, rassemblés dans le VIIe arrondissement de Paris à proximité du ministère de la Fonction publique, ont défilé vers le ministère de la Santé où leurs représentants ont été reçus en début d'après-midi.
En blouses bleues, venant de toute la France, ils ont répondu à l'appel de l'intersyndicale FO, CGT, Snia (Syndicat national des infirmiers anesthésistes). L'Aneia (Association nationale des étudiants infirmiers anesthésistes), a également déposé un préavis de grève, soutenu par la Coordination nationale infirmière (CNI).
Ils se sentent lésés par la loi Santé adoptée en décembre 2015, qui prévoit l'instauration d'une nouvelle catégorie de paramédicaux, les "professions intermédiaires" ou infirmiers dits "de pratiques avancées" (IPA), dont le domaine d'intervention est élargi (possibilité de prescrire, de réaliser des actes techniques comme des vaccins par exemple) et l'autonomie reconnue.
Contacté par la rédaction d'Allodocteurs.fr, Simon Taland, infirmier-anesthésiste au CHU de Montpellier et secrétaire général de la Snia, explique qu'"il n'y a aucune cohérence dans le refus du gouvernement à ne pas reconnaître les IADE comme profession intermédiaire de pratique avancée. Il y a un manque de considération face à une profession qui a déjà une autonomie en peropératoire et en postopératoire reconnue. Depuis 45 ans, on réclame la revalorisation de notre profession, or rien ne bouge. Il y a une infime différence de salaire entre un infirmier-anesthésiste et un infirmier alors qu'il y a deux ans d'études de différence et qu'on tient la vie des patients entre nos mains".
Les infirmiers-anesthésistes sont spécialisés dans la surveillance et le maintien de l'anesthésie en peropératoire ainsi que dans la gestion de la douleur en postopératoire (dès la salle de réveil).
Pour devenir infirmier-anesthésiste, il faut suivre une formation d'infirmier en trois ans et justifier d'une expérience d'au moins deux ans pour ensuite accéder à une spécialisation complémentaire de deux ans, soit cinq années d'études au total.
En 2014 déjà, ces professionnels qui exercent majoritairement dans les hôpitaux avaient obtenu du gouvernement le grade Master en reconnaissance de leur niveau bac + 5, mais les revalorisations salariales n'ont pas suivi. "On vient manifester pour une reconnaissance de notre grade master et contre les IPA qui risquent de nous spolier de nos compétences", indiquait à l'AFP une manifestante.
Peu de perturbations sont à prévoir dans les hôpitaux, les professionnels de santé pouvant être assignés en fonction des besoins.