Normandie : la région veut fermer plusieurs écoles d'infirmières
Le conseil régional de Normandie souhaite fermer neuf écoles d'infirmières et d'aides-soignants, arguant d'un trop fort taux de chômage parmi les nouveaux diplômés.
L'exécutif régional présidé par Hervé Morin (UDI) entend ainsi fermer l'IFSI (Institut de formation de soins infirmiers) de Vire (Calvados), sur les 16 que compte la région, ainsi que 8 IFAS (Institut de formation d'aides soignants) sur 17, presque tous situés dans des villes moyennes.
Selon les chiffres de la région, le chômage a progressé de 92% au cours des six dernières années dans la profession infirmière: 850 infirmiers et infirmières sont sans emploi, alors que 1.630 diplômés sortent des écoles chaque année. "Il est de notre responsabilité de ne pas former des infirmiers qui seront au chômage demain", a déclaré récemment David Margueritte, vice-président régional (LR) chargé de la formation.
Trop de chômage dans la profession en Normandie et en Bretagne
C'est l’Etat, en l'occurrence l'ARS (Agence régionale de santé, NDLR), qui en tant qu'autorité de régulation, fixe les volumes de formations infirmières. La région Normandie à qui il appartient de réguler les lieux de formation et les volumes par école, n'a d'autres choix que d'appliquer ces quotas", souligne également l'élu dans un communiqué.
"On est en train d'abandonner des territoires, car réguler l'offre de formation c'est une chose, mais quand on ferme un établissement, c'est définitif", a rétorqué vendredi Nicolas Mayer-Rossignol (PS), chef de l'opposition et ancien président de la Haute Normandie, interrogé par l'AFP. Il a relevé que l'établissement d'Argentan (Orne) a été rénové il y a moins de trois ans: "C'est de la gabegie de fonds publics", a-t-il affirmé, s'étonnant que les fermetures concernent principalement des communes gérées par la gauche.
Interrogée par l'AFP, Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale Infirmière (CNI) a reconnu un chômage dans la profession plus élevé en Normandie et en Bretagne, car les diplômés sont attachés à leur région. "Mais la situation est mouvante, il y a eu pénurie il n'y a pas si longtemps et il va y avoir beaucoup de départs à la retraite dans les prochaines années", a-t-elle ajouté, estimant que "la solution de la fermeture n'est pas la plus pertinente".