Présidentielle : ce que proposent les candidats en matière de santé
Deux Français sur trois n'ont pas confiance en l'avenir de notre système de santé, selon un sondage Harris Interactive, publié aujourd’hui dans Le Figaro. A deux mois de l'élection présidentielle, la question n’a jamais été aussi sensible. Cinq candidats étaient réunis ce 21 février à la Mutualité française pour exposer leurs propositions en matière de santé et de protection sociale.
Cinq candidats à la présidentielle, de droite et de gauche, ont répondu positivement ce 21 février, à l'appel de la Mutualité française, afin d'exposer leur vision des réformes à engager pour améliorer notre système de santé.
Baisse des coûts des soins de santé
François Fillon l’assure, il ne touchera pas aux remboursements de l’Assurance maladie. Ses leitmotivs : les lunettes pour enfants et réduire à pratiquement zéro le reste à charge pour le patient (ndlr : ce que le patient doit payer une fois le remboursement de la Sécu effectué). Pour ce faire, il préconise de réorganiser le système des coûts et des taux de remboursements en incluant l’Assurance maladie, les complémentaires santé et les professionnels de santé et en espérant que chacun définira plus intelligemment les tarifs et que cela conduira à une baisse des coûts.
Emmanuel Macron souhaite, lui, un remboursement des lunettes pour tout le monde ainsi que des prothèses dentaires et auditives. De même, comme François Fillon, il pense que la baisse du reste à charge passera par plus de transparence, de concertation et de mise en concurrence des gens.
Benoît Hamon veut absolument maintenir tous les dispositifs, en particulier pour l’aide médicale d'Etat (aide octroyée aux personnes en situation irrégulière) qu’il compte même rendre plus pérenne.
Prévention et déserts médicaux
Comme le dit François Fillon "les maladies qui ne surviennent pas, on n'a pas à les payer". Il a donc pensé à un système de consultations annuelles, systématiques, qui seraient payées 35 euros au médecin. Emmanuel Macron a préconisé un genre de "service sanitaire" qui impliquerait les 40.000 étudiants en santé chaque année (élèves infirmiers, médecins, kinés) réquisitionnés sur le terrain, dans les EHPAD, les écoles, partout où il y a besoin d’un meilleur message sur la santé (nutrition, repérage, dépistage, etc.). Quant à Yannick Jadot, il fait le pari de la politique de l’écologie pour réduire tous les facteurs environnementaux qui provoquent des maladies (pollution, perturbateurs endocriniens, etc.).
Pour les déserts médicaux, les maisons médicales pluridisciplinaires semblent faire l’unanimité auprès des candidats. Emmanuel Macron souhaite les multiplier par deux. Le seul qui ose une mesure coercitive est Benoît Hamon. Il propose d'arrêter de conventionner les médecins dans les zones sur-dotées. Car l’incitation malheureusement ne fonctionne pas. M. Dupont-Aignan, quant à lui, souhaite augmenter le numerus clausus (10.000 par an) et exonérer complètement les charges sociales pour les médecins qui accepteraient de s’installer dans les zones de désert médical.