Un plan pour améliorer la santé des adolescents
François Hollande a annoncé ce 29 novembre le lancement d’un "plan d'action en faveur du bien-être et de la santé des jeunes". Objectif : mieux repérer le mal-être et les problèmes de santé des adolescents, faciliter leur prise en charge par des professionnels compétents, et faire de la prévention.
Près de 10% des jeunes se plaindraient de souffrances psychologiques, d'anxiété ou de solitude, tandis qu’une proportion similaire connaîtrait un épisode dépressif entre 16 et 25 ans, selon des chiffres avancés par le gouvernement. Les choses n’iraient pas mieux au collège, où seulement 30% des élèves se disent satisfaits de leur vie scolaire.
"Tous ces phénomènes connaissent une hausse préoccupante", a reconnu le président de la République, concédant que le mal-être affiché par les jeunes en France était "plus élevé" que dans les autres pays de l'OCDE.
Consultations psychologiques gratuites
Le plan dévoilé ce 29 novembre prévoit diverses mesures dont un accès facilité aux consultations de psychologues grâce à un "Pass santé jeunes", créé pour une période expérimentale de trois ans. Il permettra dès l'an prochain aux jeunes de 11 à 21 ans de bénéficier gratuitement de consultations auprès d'un psychologue, dans la limité de 10 séances. Jusqu'à 15 ans, l'accès à ces consultations passera par les parents, alors que pour les plus âgés l'accès aux soins sera direct.
Le plan s'inspire des préconisations d'un rapport réalisé par la pédopsychiatre Rose-Marie Moro et par l'inspecteur d'académie Jean-Louis Brison, remis ce 29 novembre au président de la République. "L'idée est de concrétiser un droit universel d'accès des jeunes à la santé", indique Mme Moro qui rappelle que l'adolescence est une "période de transition et de grande vulnérabilité".
Favoriser la coopération des acteurs
Parmi les préconisations du rapport figure notamment "une réponse coordonnée" mobilisant tous les acteurs impliqués (personnel de santé, éducation, familles...). Cette coopération pluridisciplinaire a été retenue dans le plan qui prévoit la signature de conventions-cadres du type de celle signée mardi entre le ministère de l'Education nationale et celui des Affaires sociales et de la Santé pour favoriser la prévention et l'éducation à la santé chez les jeunes.
Les professionnels devraient à l'avenir "pouvoir bénéficier d'une meilleure formation initiale et continue" sur ces sujets. Les jeunes auront pour leur part accès à des informations fiables grâce au futur portail Internet "sante.fr", qui fera très prochainement l'objet d'une expérimentation en Ile-de-France.
Quid de la médecine scolaire ?
Des cellules de veille seront par ailleurs créées dans chaque collège et dans chaque lycée, a précisé François Hollande, qui a affirmé son attachement à la médecine scolaire, "une fonction essentielle".
L’an passé, le SMMU-Unsa Education, le principal syndicat de la profession, dénonçait le fait que les médecins scolaires étaient de moins en moins nombreux et vivaient une situation "d'abandon", qui risquait d'aboutir "à leur extinction".
Alors que le candidat de la droite à la présidentielle de 2017, François Fillon, envisage de supprimer 500.000 emplois de fonctionnaires, François Hollande a de nouveau fait l'éloge de la fonction publique lorsqu'il a évoqué "la création d'un corps unique de psychologues de l'éducation nationale" qui sera effective à la rentrée 2017. "Avoir, dans cette période, des fonctionnaires qui peuvent être des psychologues, des médecins scolaires, des assistants ou des assistantes sociales, ce n'est pas une charge, c'est un investissement pour l'avenir", a-t-il souligné.
De la même manière, évoquant "une insuffisance grave de médecins pédo-psychiatres" et les attentats de 2015 en France, il a souligné le rôle que ces médecins pourraient jouer "dans l'action que nous menons contre la radicalisation". Selon le rapport Moro-Brison, leur nombre a diminué de près de la moitié entre 2007 et 2016.