"L'annonce" : la nouvelle campagne choc de la Sécurité routière
Dans un court-métrage émouvant, les gendarmes racontent le traumatisme des familles à l'annonce du décès d'un proche dans un accident de la route.
Le film de cinq minutes, baptisé "L'annonce", du réalisateur de documentaires oscarisé Jean-Xavier de Lestrade, sera diffusé dès mercredi 15 février dans 974 salles de cinéma et à la télévision. Volontairement "abrupt", le court-métrage "prolonge l'onde de choc de l'accident, pour faire comprendre que les protagonistes ne sont pas seulement ceux qui sont dans la voiture", a rappelé le délégué général à la Sécurité routière Emmanuel Barbe.
Le réalisateur a choisi de donner entièrement la parole aux gendarmes. "Je me suis beaucoup interrogé pour savoir s'il fallait des images d'accidents. Mais il est rapidement devenu évident que la parole elle-même, c'est ce qu'il y a de plus violent", explique-t-il.
Les mots aussi forts que les images
"À cet instant, même si dehors il fait un soleil extrême, il fait tout noir, ça s'arrête. Tout s'arrête", raconte dans le film un des quatre gendarmes d'Ile-de-France qui a accepté de parler devant la caméra. "Hurlements", "pleurs", "silences" des familles déchirées... Ces gendarmes racontent les scènes de "violence extrême" déclenchées par l'annonce de l'accident aux familles des victimes. "On n'en parle pas, ça fait partie du métier. Mais on se souvient de chaque annonce", raconte le major Yannick Turmel de la brigade de gendarmerie de l'Essonne, lors d'une présentation du court-métrage à la presse lundi à Paris.
"Il n'y a pas de formation pour ça. Dans ces moments-là, on essaie juste d'être le plus humain possible", dit Stéphane Devroe de la brigade de gendarmerie motorisée de Provins, en Seine-et-Marne.
En 2016, le nombre de morts sur les routes a été en légère hausse (+ 0,2%, 3.469 décès) pour la troisième année consécutive d'augmentation, une première depuis 1972.
Entretien avec Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière