Sécurité routière : ceux qui meurent, ceux qui restent
Alors que le nombre des morts sur la route est reparti à la hausse depuis deux ans, la Sécurité routière inaugure une campagne rappelant que les victimes des accidents ne sont pas seulement celles qui décèdent. Outre les blessés et les morts, il faut aussi prendre en compte la souffrance psychologique des proches. Car ce n'est pas seulement la vie des personnes présentes sur les lieux du drame qui est bouleversée…
"L’accident est une « onde de choc » qui se propage dans le temps et auprès de tous les proches des victimes", explique le Comité interministériel à la sécurité routière (CISR) dans un communiqué présentant sa nouvelle campagne de sensibilisation. De fait, le slogan utilisé depuis 2007 par le CISR évolue : "Sécurité routière, tous responsables" devient "Sécurité routière, tous touchés, tous concernés, tous responsables".
Il s’agit du "prolongement naturel d’une prise de conscience collective et l’expression d’une nouvelle solidarité", explique le CISR.
A partir du 29 janvier et pendant tout le mois de février, un court métrage réalisé par Bruno Aveillan sera diffusé à la télévision, au cinéma et sur Internet. Les innombrables victimes indirectes d'un accident apparaissent à l'image comme autant de victimes dont la vie se brise à l'instant de l'impact des voitures.
Quatre autres films signés du même auteur seront présentés au fil de l’année. Deux spots radiophoniques inspirés du premier film, et qui donneront la parole aux proches de victimes d’accidents, seront diffusés à partir du 6 février 2016.
Le CISR inaugure également le site routeplussure.fr, sur lequel chacun "peut choisir et partager ses bonnes résolutions 2016 en faveur de la sécurité routière" et "témoigner de sa propre expérience d’un accident de la route".
En 2015, la mortalité routière est en hausse de 2,4%, avec 3.464 décès. Le nombre d'accidents corporels a baissé de 3,6%, tout comme celui des personnes blessées (-3,6%) et des hospitalisations (-1,8%), selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). sont mortes sur les routes de France en 2015.
Les hommes, les jeunes et les seniors sont les catégories d'usagers les plus touchées par les accidents de la route.
De manière générale, la hausse de l'accidentalité s'explique notamment par la vitesse (un quart des accidents mortels sur les 10 premiers mois de l'année) et l'augmentation du trafic (+2,5% sur les routes nationales et autoroutes). L’ONISR relève qu’en 2014, 360 personnes sont mortes faute d'avoir porté leur ceinture.