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Près de trois décès sur cinq associés à des facteurs de risque évitables

Les facteurs de risque évitables, comme l'hypertension ou le tabac, seraient associés à 57% des décès dans le monde. Et ce nombre continue d'augmenter.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
La mauvaise alimentation était responsable de 18% des décès en 2016.

Plus de 57% des décès dans le monde seraient directement liés à des facteurs de risques évitables, comme l'hypertension non traitée ou le tabac, selon une étude publiée vendredi dans la revue britannique The Lancet. Ce qui représente pas moins de 30 millions de décès en 2013.

Pour Ali Mokdad, l'un des auteurs de l'étude, inutile de se voiler la face : "Disons le clairement, nous nous comportons mal", a-t-il déclaré. Entre 1990 et 2013, cette part de décès "évitables" a d'ailleurs augmenté de 23%, alors même que les chercheurs ont tenu compte de l'augmentation et du vieillissement de la population.

"Il ne nous viendrait pas à l'idée de ne pas changer l'huile dans sa voiture, mais lorsqu'il s'agit de son propre corps, nous ne faisons pas autant attention", ajoute-t-il.

Hypertension, tabac et malbouffe en tête de file

Les chercheurs ont passé au crible 79 facteurs de risque comportementaux, environnementaux ou professionnels dans 188 pays au total. Hormis le nombre effarant de décès qui auraient pu être évités dans le monde, cet énorme travail d'analyse ne réserve toutefois pas de grosses surprises.

Ainsi, comme en 1990, l'hypertension artérielle – un risque majeur de maladies cardiovasculaires qui peut facilement être contrôlé - arrive en tête des risques évitables en 2013, contribuant à plus de dix millions de décès dans le monde. Le tabac se classe en seconde position des principaux facteurs de risque associés aux décès, devant l'obésité et un taux de sucre trop élevé dans le sang.

Au-delà de ces risques déjà bien identifiés, les auteurs de l'étude mettent en avant pour la première fois une combinaison de 14 facteurs alimentaires responsables, selon eux, de 21% de l'ensemble des décès en 2013, principalement par le biais de maladies cardiovasculaires. Ces facteurs sont associés à la malbouffe : régime pauvre en fruits ou en légumes ou, au contraire, trop riche en viandes, en sel et en boissons sucrées.

Les facteurs de risque varient d'un pays à l'autre

Toutefois, dans cette course morbide, les risques varient considérablement suivant le sexe et selon le pays concerné.

Si la cigarette arrive en seconde position chez les hommes avec 4,4 millions de décès dans le monde en 2013, elle ne décroche que la sixième place chez les femmes (avec 1,4 million de décès). Dans beaucoup de pays développés, elle trône cependant en première classe.

L'obésité arrive quant à elle en tête des risques au Moyen-Orient et en Amérique latine, tandis que la pollution de l'air intérieur joue un rôle important en Asie du Sud et du Sud-est.

A l'inverse du reste du monde, les risques en Afrique subsaharienne sont dominés par une combinaison de malnutrition infantile, d'eau contaminée, de relations sexuelles non protégées et d'alcoolisme.

Que faire de ces résultats ?

"Il existe un grand potentiel pour améliorer la santé en évitant certains risques comme le tabac ou une mauvaise alimentation ainsi qu'en s'attaquant aux risques environnementaux comme la pollution atmosphérique", souligne pour sa part le Dr Christopher Murray, de l'université de Washington, qui a coordonné l'étude.

La prévention est donc essentielle et les travaux d'analyses de ce type pourraient, selon les auteurs, "guider" les politiques gouvernementales en terme de santé publique.

Avec AFP.

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