À Angers, une fac réforme sa première année de médecine
Et si les étudiants en médecine ne pouvaient plus redoubler leur première année ? Dès la rentrée prochaine, plusieurs universités mettront en place ce type d'expérimentation.
Chaque année, l’échec en première année de médecine laisse des milliers d'étudiants sur le carreau. 80% des étudiants qui passent le concours redoublent ou se ré-orientent. Pour limiter cet immense gâchis, l'université d'Angers a déjà mis un terme aux redoublements en première année. Depuis trois ans, elle propose un Pluripass, une formation pluridisciplinaire. "La pédagogie est radicalement différente avec une diversification des matières qui sont enseignées. Pas uniquement de la médecine mais du droit, de l'économie, de la gestion, de l'anglais et un projet personnel étudiant", explique Nicolas Lerolle, doyen de la faculté de santé d’Angers.
Autre particularité : dans cette université, impossible de redoubler sa première année. Les étudiants qui n'ont pas eu le concours peuvent le repasser en deuxième année. "Nous avons séparé le concours en deux parties : 75% des places en première année et 25% des places en milieu de deuxième année. Pour les 25% restants, nous sélectionnons des étudiants qui ont suivi d'autres cursus, pour diversifier les profils", précise Catherine Passirani, directrice de la formation.
S'ils échouent au concours, les étudiants peuvent se réorienter grâce aux matières qu'ils ont suivi en dehors de l'enseignement médical. Ces passerelles leur permettent de continuer leurs études et d'éviter de tout recommencer à zéro.
"Le redoublement renvoie un mauvais signal… Il dit : « vous ne valez pas la peine de rentrer dans des études santé, vous avez perdu deux ans ». Il est très difficile après cela de se réinvestir dans des études longues et ambitieuses", soutient Nicolas Lerolle. Les étudiants partagent son avis. Pour Castille, étudiante en 1ère année, "sans redoublant, il y a une meilleure ambiance et plus d’entraide". "On sait qu'on a un petit parachute pour pouvoir se réorienter", ajoute Antoine.
Aujourd'hui, la faculté de santé d'Angers est la seule université à proposer cette formation pluridisciplinaire. À la rentrée prochaine, d'autres établissements devraient suivre son exemple.