Ecrire pour mieux soigner
Raconter par écrit l'histoire de leur vocation médicale, la première rencontre avec les malades… un exercice auquel les étudiants en médecine ne sont pas habitués. Et pourtant, aux Etats-Unis, cette pratique qui existe depuis dix ans, donne de très bons résultats. Elle forme même l'un des piliers de la formation des futurs médecins, elle stimule leur réflexion, développe leur sens de l'empathie, et leur offre un exutoire pour parler de leurs premiers pas dans le monde médical.
Un travail d'écriture en petit comité sur l'histoire de la prise en charge d'un patient. L'exercice peut paraître étrange pour des étudiants en médecine qui ne connaissent que les cours en amphithéâtre. Mais très vite, la plume se libère.
Les étudiants en quatrième année de médecine connaissent l'externat, leur premier stage en hôpital… ils y côtoient les malades, la souffrance, la douleur, la mort. Mais quelle distance adopter avec le malade ? C'est la question qui revient sur toutes les lèvres car ils sont tous tombés dans le piège.
Ces cours donnés à l'université permettent à ces étudiants de se confier à un senior. Le docteur mène la danse et amène peu à peu les étudiants à réfléchir sur ce métier qu'ils ont choisi : le métier de médecin. Le cours porte bien son nom : médecine narrative. Une nouvelle discipline inspirée des Etats-Unis, très appréciée des étudiants. Durant ces cours, les étudiants vident leur sac, confient leurs peurs… En retour, ils gagnent en maturité et quelques outils pour devenir un "bon" médecin.
En trois ans, 400 étudiants ont profité de cet enseignement et se disent enthousiastes. Les médecins aussi. Une trentaine aujourd'hui assure cette formation. D'autres universités réfléchissent à se lancer dans le mouvement.