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La réforme du numerus clausus, fausse solution aux déserts médicaux ?

La ministre de la Santé est revenue vendredi 12 janvier sur la question controversée du numerus clausus dans les études de médecine. Elle a aussi donné sa vision de la formation médicale et du financement de l’hôpital public.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Alors qu’ Olivier Véran, député LREM, veut ouvrir le débat sur la fin du numerus clausus, qui limite le nombre d’étudiants en médecine, au motif du "besoin de médecins" et des "déserts médicaux" en France, Agnès Buzyn, elle, ne croit pas que cette voix de réflexion soit la bonne. La réforme du numerus clausus "n'est pas la réponse aux déserts médicaux", qui sont dus à "un autre problème", a déclaré vendredi 12 janvier la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur Europe 1. "Aujourd'hui, on parle du numerus clausus quand on parle des déserts médicaux en disant qu'il suffirait d'augmenter le nombre de médecins formés pour régler le problème des déserts médicaux. Malheureusement, ceci n'est pas vrai", a dit la ministre. Notant que "le travail sur l'ouverture du numerus clausus a déjà été fait il y a une dizaine d'années", Mme Buzyn a souligné que "le nombre de médecins formés a doublé entre les années 90 et maintenant". Il y aura "un nombre important de médecins à partir de 2025", a-t-elle précisé.

Vers une meilleure formation

La ministre , en revanche, veut s'interresser à la nature-même des études médicales. " Il y a un enjeu qui est de mieux sélectionner nos médecins, de mieux les former. Ce travail sur la formation médicale et sur le concours d'entrée doit être fait " et fera l'objet d'annonces "dans l'année 2018", a-t-elle indiqué. "Il faut plus de passerelles, des médecins qui viennent d'autres formations, qui ne soient pas uniquement formés par les maths et la physique. Je crois qu'il faut d'autres choses pour être un médecin. Ce travail est en cours", a-t-elle ajouté.

Des hôpitaux publics financés plus intelligemment

Concernant les hôpitaux publics, Mme Buzyn a réaffirmé qu'il fallait "inventer un nouveau modèle de financement de l'hôpital", ce qui "est très compliqué techniquement" car "il n'y a dans les tiroirs aujourd'hui aucun modèle alternatif". " Il faut qu'on arrive à transformer le modèle de financement de l'hôpital pour que ce ne soit pas uniquement un financement qui pousse à une activité démesurée. Il faut qu'on valorise la compétence particulière des hôpitaux, l'enseignement, la recherche, la capacité à faire de la bonne médecine, la qualité des soins", a estimé la ministre.

Les soignants des hôpitaux publics "sont soumis à des pressions budgétaires sans qu'on leur explique le sens de leur travail", ce qui est "très démoralisant", a-t-elle noté. 

La ministre souhaite aussi "revaloriser" la rémunération d'"un certain nombre de professions" hospitalières, notamment les orthophonistes et les aide-soignantes "dans les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr)". "Avec un budget contraint", il faut "trouver le bon équilibre".

 

 

 

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