3 tasses de café pour traiter une maladie orpheline
Une erreur au supermarché de parents distraits a permis à un neurologue de découvrir le lien direct entre la prise régulière de café et la disparition des symptômes d'un jeune homme souffrant d'une maladie orpheline.
Une tasse de café, trois fois par jour. C’est l’étonnant traitement d’un jeune patient de 11 ans. Il est atteint d’une dyskinésie liée au gène ADCY5. C’est une maladie orpheline qui se manifeste, entre autre, par des mouvements anormaux répétés soudains. Cette maladie est assez handicapante car quand il a ce type d’accès, cela l’empêche d’accomplir des gestes du quotidien comme marcher, faire du vélo ou même écrire.
Une trentaine de personnes serait atteinte de cette maladie génétique en France. Aucun traitement n’est encore connu. Le café est le seul produit qui fait disparaître presque totalement les symptômes de tremblements. Les effets du café procèdent de la façon suivante : le café vient se fixer sur un récepteur dans le cerveau, qui est couplé à la protéine malade. En se fixant, il diminue l’activité de la protéine malade pour la ramener à la normale.
Un traitement découvert totalement par hasard
Le neurologue conseille le café à ses patients depuis plusieurs années, sans preuve scientifique de son efficacité. Elle existe désormais. Et ce grâce à une étude en double aveugle, due à un pur hasard. Lorsque les parents se sont rendus au supermarché, et ils se sont trompés, et ont acheté par mégarde du décaféiné, à la place du café. Sans le savoir, ils en ont donné à leur enfant. Et celui ne savait pas non plus que ce n’était pas du café. Le résultat a été immédiat.
Le Pr Emmanuel Flamand-Roze, neurologue à la Pitié-Salpétrière, nous raconte : « Quand l’enfant a pris du décaféiné, ces mouvements sont réapparus à l’identique, comme avant le traitement par café. Dès qu’on s’est aperçu de l’erreur et qu’il a repris du vrai café, les mouvements ont à nouveau complètement disparu. »
La preuve de l’efficacité du café chez cet enfant ouvre des perspectives. Le cheminement de son action dans le cerveau fait déjà l’objet de recherches sur la maladie de Parkinson.