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Des variants génétiques pour expliquer la longévité des Crétois

Selon des chercheurs britanniques et grecs, des variations rares du génome humain pourraient expliquer la longévité et la bonne santé de certaines populations crétoises.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Des variants génétiques capables de protéger des maladies cardiovasculaires ? C'est, en tout cas, ce que des chercheurs britanniques et grecs ont découvert, selon une étude publiée dans la revue Nature Communication.

Pour aboutir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié une population de la région de Mylopotamos, au Nord de la Crète, en Grèce, connue pour vivre longtemps et en bonne santé, malgré une alimentation riche en graisses animales. Aucun lien, donc, avec le fameux régime crétois, riche en fruits et légumes et en poisson, mais pauvre en graisses animales !

Des variants rares

En passant au peigne fin le génome de 250 personnes issues de cette région, les chercheurs ont observé que deux variants rares d’un gène, situé sur le chromosome 16, étaient associés, respectivement, à de faibles niveaux de mauvais cholestérol (le VLDL-cholestérol) et à des faibles niveaux de mauvaises graisses (les triglycérides) dans le sang de ces individus. Or, le VLDL - cholestérol et les triglycérides sont connus pour augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

Par ailleurs, l’un de ces variants, celui associé au faible taux de triglycérides sanguin, n’a été retrouvé que chez un seul individu, originaire de Toscane, parmi un millier d’autres Européens dont le génome a également été séquencé.

Enfin, selon les scientifiques, un variant séparé de ce même gène est également associé avec des niveaux plus faibles de triglycérides dans la population des Amish aux États-Unis.

Il est donc fort probable que ces variants génétiques rares jouent un rôle dans l'espérance de vie élevée de ces populations crétoises en bonne santé, même s'il ne s'agit probablement pas, là, des seules explications.

S'intéresser au génome des populations isolées

"Cette étude montre qu’il est important de s’intéresser au génome dans son ensemble pour mieux comprendre l’architecture génétique d’une population", souligne le professeur Eleftheria Zeggini , responsable de l’étude. "Nous avons trouvé de nouveau variants génétiques que nous n’avions jamais vus auparavant ", fait-elle remarquer.

"Grâce aux populations isolées, nous pouvons avoir un regard unique sur ces variants génétiques rares qui jouent un rôle important dans les pathologies humaines complexes", conclut Lorraine Southam, co-auteure de l’étude.

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