Le CHU de Toulouse lance un hôpital mobile dépliable
Les médecins du SAMU 31, spécialistes de la médecine de catastrophe, ont pensé un dispositif unique au monde. Ils présentent leur hôpital de campagne mobile, entièrement autonome, mais surtout dépliable en une vingtaine de minutes.
Unique en Europe, l’hôpital mobile du Centre de réponse à la catastrophe de Toulouse a recemment été mis en service. Alors que de nombreux services d’urgence commencent à saturer face à l’afflux de patients positifs au covid-19, il pourrait être une solution rapide et efficace pour les désengorger.
Sa première mission, trier rapidement les victimes. Le Poste Médical Avancé (PMA) est une structure pour évacuer et stabiliser les victimes avant leur transfert à l’hôpital. Celui du SAMU 31 est unique au monde. Cet hôpital mobile, dépliable en vingt minutes, est entièrement modulable.
Un arsenal d'urgence
Thomas Pardon, infirmier référent en médecine de catastrophe, SAMU 31 CHU de Toulouse explique le fonctionnement de cet hôpital dépliable :
"On peut faire des petites alcôves, des grands plateaux, c’est le choix du médecin chef PMA (poste médical avancé) qui lui décide comment il va organiser l’intérieur de son PMA en fonction des UA, urgences absolues, et des UR, urgences relatives".
Cette structure mesure près de 70m2, l’espace est exigu, mais aucune place n’est perdue. Au fond de l’hôpital, dans des malles, il y a des médicaments, des respirateurs, des perfusions… Tout un arsenal d’urgence !
Maintenir en vie
Myriam Mayre, infirmière SAMU 31, décrit le fonctionnement de cette structure : "On a le circulatoire, le respiratoire et le neurologique… On peut prendre en charge jusqu’à 90 victimes dans un premier temps avec un lot. On a un deuxième lot au SAMU 31 qui peut prendre en charge 500 victimes. Donc on a un nombre considérable de malles. En attendant l’évacuation, on met en place tout comme si on était dans un service d’urgence classique…"
Le but est de maintenir en vie les victimes, 18 peuvent être accueillies en même temps. Des patients qu’il faut rapidement évacuer vers les services hospitaliers adaptés pour éviter la saturation.
Le Dr Clémence Castell Saun, médecin urgentiste au CH de Carcassonne (11) confie : "Ce genre d’hôpital dépliable en tant qu’urgentiste apporte une stabilité en pré-hospitalier. C’est-à-dire qu'on ne fait pas ça dans une tente au coin d’un stade au coin d’une route, on a quand même quatre murs, un toit… Ils ont réussi à amener à Toulouse, l’hôpital au plus proche des catastrophes sanitaires".
Dépistage, post-urgence, centre de vaccination...
Cet hôpital est le fruit de trois années de recherche et d’un partenariat entre le SAMU et un industriel. Livré au mois de septembre, l’hôpital mobile n’a pas encore été déployé sur une scène de catastrophe.
Il a déjà servi de centre de dépistage du covid, d’hôpital post-urgence pour l’hôpital de Bayonne et de centre de vaccination mobile. Il va maintenant servir de centre de vaccination en Haute-Garonne.
Cette structure pourrait être aussi une solution pour pallier la saturation des services hospitaliers. Le coût du dispositif est d'environ 800.000 euros.