Les dispositifs de géolocalisation des patients Alzheimer sont-ils efficaces ?
Où en est-on des "patchs de géolocalisation" pour les patients souffrant d'Alzheimer ? Est-il admissible de repérer et d'enregistrer les déplacements d'une personne âgée ou malade à son insu ?
Les réponses avec les Dr Edouard Karoubi et Antoine Piau, gériatres :
"Ces outils de géolocalisation sont très efficaces. La crainte des familles, la crainte des établissements qui prennent en charge des patients Alzheimer, c'est le risque de fugue et de perte en raison de la maladie. La technologie GPS est très bien développée mais elle n'est pas encore en adéquation car souvent les patchs ne sont pas acceptés, souvent les bracelets ou les ceintures n'étaient pas du tout supportés par les patients qui les enlevaient… Ensuite, il y a une question éthique.
"Concernant la question éthique sur le repérage et l'enregistrements des déplacements d'une personne âgée, souvent les anti-nouvelles technologies se cachent derrière cette question d'éthique pour arrêter d'avancer. Actuellement, cette question n'est pas complètement réglée. Quand il s'agit d'une famille qui choisit d'utiliser un patch ou un bracelet pour le patient, la situation est plus simple. Mais cela est plus compliqué quand un établissement doit le positionner."
"Il faut aussi mettre en balance différents risques. Certes, il y a un risque d'intrusion dans la vie privée d'une personne avec la géolocalisation, mais il existe d'autres risques en cas de fugue ou de perte. Quelles sont les alternatives à la géolocalisation ? Si on n'a aucun moyen de se rassurer sur les fugues, que peut-on faire ? Va-t-on enfermer la personne ?"