Pour éviter les piqûres de taons, peignez-vous le corps !
Une étude a montré que se peindre des motifs sur le corps permet de ne pas attirer les taons, et donc d’éviter un bon nombre de piqûres.
Depuis des dizaines d’années, la robe rayée du zèbre fascine les scientifiques. Mieux se fondre dans l'ombre de la savane et sa végétation, gêner les fauves en chasse, contrôler sa température : les hypothèses ont été nombreuses pour expliquer cette évolution de l’animal. Mais en 2014, une étude conclut que si le zèbre s'est laissé pousser des rayures, c'est pour se protéger des morsures de la mouche tsé-tsé et des taons. Des chercheurs ont donc étudié l’effet de ces motifs sur les piqûres chez l’Homme. Résultat : se peindre le corps pourrait bien protéger des taons.
Une protection valable aussi pour l’Homme
Gabor Horvath, chercheur à l'université Eotvos Lorand de Budapest, a rebondi sur cette découverte de l’utilité des rayures du zèbre. Il a émis l'hypothèse que les bandes blanches dont se recouvrent, à certaines occasions, des communautés de Nouvelle-Guinée, de Papouasie, d'Afrique ou d'Australie pourraient avoir un effet similaire. Le chercheur et son équipe ont alors exposé aux insectes en quête de sang trois mannequins humains en plastique, "visuellement équivalents à des modèles vivants". L’un était brun foncé, un autre brun foncé mais avec des rayures blanches, et un dernier beige clair. L'étude ne nécessitait pas d'exposer des hommes aux piqûres car "quand des taons choisissent leurs proies, les repères visuels sont les plus importants".
Après plusieurs semaines d'exposition, le "modèle humain brun était dix fois plus attrayant pour les taons que le modèle brun à rayures blanches", explique le chercheur ajoutant que "le modèle beige, qui servait de témoin, attirait deux fois plus de taons que le modèle brun à rayures".
Un effet ”anti-taons”
Cet effet "anti-taons" ne s'appliquerait pas uniquement aux bandes blanches mais à tout motif. Selon les chercheurs, ils diminuent en effet la polarisation de la lumière réfléchie par le corps humain, semblant moins "appétissant" aux taons. Plus le motif est fin et répétitif plus l'effet est observable.
Pour le chercheur, même si les populations adeptes du body painting ne le font pas pour se protéger des piqûres mais pour des raisons sociales et culturelles, il s'agit bien là d'"un exemple d'évolution comportementale et d'adaptation à l'environnement".
Les piqûres de taon
Le taon ressemble à une grosse mouche plate, jaune ou brune, et vit souvent autour des points d’eau, forêts ou marécages. Le mâle ne peut pas piquer, il est inoffensif, contrairement aux femelles, dont la plupart des piqûres restent tout de même bénignes. Mais elles peuvent être très douloureuses. Après la piqûre, il est conseillé de retirer le dard avec une pince à épiler par exemple. Dans certains cas, la piqûre peut transmettre un parasite. Attention également aux allergies, qui peuvent causer des insuffisances respiratoires et des démangeaisons fortes. Si après 24 heures, la rougeur dépasse 10 centimètres de diamètre, l’allergie est suspectée et il faut penser à consulter.