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Les chirurgiens craignent une "paralysie" des blocs opératoires

A partir du 1er juillet, seuls les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) seront habilités à pratiquer certains actes. Une réforme qui risque de paralyser l’activité chirurgicale en France, selon l’Union des Chirurgiens de France.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Faut-il redouter une "paralysie" des blocs opératoires dès cet été ? L’Union des Chirurgiens de France (UCDF), principal syndicat de chirurgiens du pays, s’inquiète d’un ralentissement de l’activité des blocs opératoires dès le 1er juillet. Et pour cause : à partir de cette date, seule une partie des infirmiers disposeront d’une "compétence exclusive" nécessaire à la réalisation de certains actes médicaux.

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Aspiration et hémostase réservées aux Ibode

A l’origine de cette réforme, un décret de janvier 2015 qui liste les actes "relevant de la compétence exclusive des infirmiers de bloc opératoire", aussi connus sous l'acronyme Ibode. Sous réserve d'avoir validé une formation spécifique, les quelque 9.000 Ibode diplômés seront ainsi les seuls à pouvoir installer le patient avant l'intervention, le recoudre après, ou encore assister le chirurgien pendant l'opération sur une suture d'organe, une réduction de fracture ou la pose d'un dispositif implantable.
Autant de gestes auparavant partagés avec les infirmiers non spécialisés (IDE) et les aides-opératoires, dans un vide juridique auquel le décret était censé mettre fin. Mais un point de ce décret pose particulièrement problème : il accorde un monopole aux Ibode sur "l'aide à l'exposition (des organes), l'aspiration et l'hémostase (arrêt du saignement, ndlr)". Sans la participation des IDE sur ces actes, l’activité des blocs opératoires risque donc d’être ralentie "avec de graves conséquences pour les patients", déplore l’UCDF. "Nous ne pourrons pas opérer contre la loi", a également déclaré à l’AFP le docteur Philippe Cuq, président de l’UCDF.

Une "incurie administrative"

Saisi par l'UCDF, le Conseil d'Etat avait reporté l'entrée en vigueur de cette mesure datée de 2015 au 31 décembre 2017 "compte tenu des conséquences (...) sur le fonctionnement des services" chirurgicaux. Le gouvernement avait à son tour repoussé le couperet au 1er juillet 2019. Un délai toujours insuffisant pour les chirurgiens, mais aussi pour les quatre fédérations hospitalières (FHF, FHP, Fehap, Unicancer), qui ont prévenu en février dernier la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qu'elles ne seraient "pas en capacité d'appliquer" cette réforme "sans réduire leur offre opératoire".

"Cela fait quatre ans qu'on alerte", a protesté le Dr Cuq, dénonçant une "incurie administrative" et réclamant "une solution simple et efficace" pour que les 10.000 IDE travaillant dans les blocs opératoires "puissent continuer à faire ce qu'ils font depuis des années".

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