Radiothérapie : quels effets indésirables ?
La radiothérapie fait partie des traitements de référence du cancer, soit de façon externe soit interne avec la curithérapie. Son efficacité s'accompagne d'effets secondaires non négligeables du fait de l'irradiation des cellules saines jouxtant les cellules cancéreuses.
Pour traiter un cancer, il peut être nécessaire d'avoir recours à la radiothérapie. Cette technique de traitement locorégional des cancers consiste à envoyer des radiations au niveau de la zone touchée par la tumeur pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier.
Les effets secondaires de la radiothérapie peuvent être immédiats lorsqu'ils surviennent pendant le traitement et durant les semaines qui la suivent, ou tardifs, plusieurs mois, voire plusieurs années, après la fin du traitement.
Les effets secondaires immédiats généraux
La fatigue est un effet secondaire fréquent de la radiothérapie, perturbant fortement les activités quotidiennes. Elle est provoquée à la fois par la maladie, les traitements antérieurs (chirurgie ou chimiothérapie), mais aussi par les déplacements journaliers pour se rendre aux séances de radiothérapie.
Les troubles sexuels sont également fréquents, liés davantage à la perception modifiée du corps du fait de la maladie. Il est tout à fait possible d'avoir des rapports sexuels durant une radiothérapie qui est sans incidence sur le désir.
La fertilité est susceptible d'être altérée par les rayons et une grossesse est contre-indiquée pendant le traitement (on recommande d'attendre 18 mois après sa fin avant d'en débute une). En cas de cancer gynécologique, chez une femme non ménopausée, le fonctionnement des ovaires est perturbée par la radiothérapie du bas-ventre : une ménopause peut s'installer et nécessiter un traitement hormonal substitutif. Les ovaires sont parfois déplacés chirurgicalement chez les très jeunes patientes afin d'éviter cette ménopause : c'est la transposition des ovaires. Chez les sujets jeunes, le prélèvement d'ovocytes ou de sperme avant le traitement doit être systématiquement discuté avec le médecin.
Un oedème est également possible, ce gonflement étant provoqué par une accumulation de liquide dans la zone traitée. Il persiste parfois à l'arrêt du traitement mais disparaît dans l'année qui suit.
La radiothérapie n'a pas d'impact sur les cellules du sang, hormis lors d'une radiothérapie de la moelle osseuse ou d'une grande partie du thorax, de l'abdomen ou du pelvis. L'apparition de taches rouges, appelées purpura, ou de bleus peut ainsi traduire une diminution du nombre de plaquettes et doit être signalée rapidement.
Les effets secondaires immédiats spécifiques
La peau est souvent malmenée par les rayons, notamment lorsqu'ils sont délivrés au niveau du cou, des seins et de la tête. Un érythème (une rougeur) peut apparaître au bout de deux semaines, semblable à un coup de soleil, et disparaît après que la peau ait pelée. Il est recommandé afin de réduire le risque d'apparition de cet effet secondaire d'appliquer une crème hydratante conseillée par le médecin entre deux séances (mais jamais juste avant une séance), d'utiliser un savon surgras pour laver la zone traitée, sans la frotter, d'éviter les cosmétiques alcoolisés et les crèmes grasses avant la séance ainsi que les douches et bains très chauds, et l'exposition au soleil durant le traitement et l'année qui le suit.
La radiothérapie de la tête peut provoquer des maux de tête, des nausées ou des vomissements contre lesquels seront prescrits des médicaments. Elle s'accompagne de la chute progressive des cheveux, des sourcils et des cils, qui débute au bout de deux à trois semaines. C'est la dose administrée qui déterminera son caractère temporaire ou définitif. Dans le premier cas, les cheveux, dont la couleur peut changer, commencent à repousser environ deux mois après la fin du traitement.
La radiothérapie du thorax suscite parfois une irritation au niveau de la trachée et de l'oesophage, entraînant alors une gêne pour avaler et manger ou une toux liée à une trachéite. Il est conseillé de ne pas manger trop chaud, d'éviter les aliments acides et iritants comme les vinaigrettes, les épices. Des pansements oesophagiens (sirop ou gel à boire) atténueront les sensations de brûlures oesophagiennes.
La radiothérapie de l'abdomen et du bassin peut irriter l'estomac, les intestins, le foie et être alors responsable de nausées et de vomissements, apparaissant parfois dès la 1ère semaine et durant tout le traitement. Des "antiéméiques" (anti-vomissements) sont prescrits si nécessaire. En cas de vomissements, on recommande de se rincer la bouche à l'eau froide, de prendre son medicament, sous la forme de suppositoires, et d'attendre 2 heures avant de manger.
Des conseils alimentaires diminuent les symptômes : mâcher lentement les aliments ; les consommer froids ou tièdes ; éviter les plus odorants, ceux qui sont gras, frits, épicés ; fractionner la prise alimentaire ; boire plutôt en dehors des repas ; sucer des bonbons à la menthe ; arrêter de fumer. Une diminution de l'appétit, avec comme risque principal de perdre du poids et des forces, est possible et les conseils d'une diététicienne rompue à l'alimentation durant un cancer et ses traitements sont intéressants. Les diarrhées nécessitent également une alimentation adaptée : éviter café, fruits et legumes crus, de céréales, pain complet, lait, boissons glacées ; préférer les aliments pauvres en fibres comme le riz, les pates, les pommes de terre vapeur, les carottes, les bananes mûres, etc ; boire au moins 2 litres de liquides par jour (eau, thé, thisanes, bouillon de legumes,…). Et des douleurs intestinales peuvent apparaître et des medicaments adaptés seront prescrits par le médecin.
La radiothérapie du bassin génère parfois des hémorroïdes, une inflammation de la vessie, appellée cystite et se manifestant par une envie d'uriner et des douleurs en urinant. Le traitement consiste en une hydratation abondante et des médicaments. Une inflammation du rectum, connue sous le nom de rectite, se traduit par des selles plus fréquentes, des douleurs, parfois à l’émission des selles.
Au niveau du vagin, on peut ressentir du fait de l'inflammation des des muqueuses génitales, des démangeaisons, en particulier pendant les rapports qui sont déconseillés pendant la radiothérapie du bassin. Les hommes peuvent rencontrer des troubles de l’érection et de l’éjaculation.
La radiothérapie du nez, de la bouche et de la gorge rend difficile l'alimentation et justifie la pose d'une sonde nasogastrique pour alimenter le patient. La sécrétion de salive est également perturbée. Un bilan dentaire à la recherche de caries est indispensable avant le début du traitement. On conseille de se brosser les dents régulièrement et d'appliquer du fluor tous les jours sur les dents à l’aide de gouttières, de faire des bains de bouche sans alcool, d’éviter l’alcool, le tabac et les irritants.
Les effets secondaires tardifs
Ils apparaissent plusieurs mois ou années après la fin du traitement et dépendent de la localisation et de la sensibilité.
Un oedème est courant, ce gonflement des tissus peut être diminué par un drainage lymphatique. Les douleurs et l’inflammation de la zone sont aussi possibles.
La peau peut prendre un aspect de couperose, 18 à 24 mois après la radiothérapie, surtout si la peau est exposée au soleil (ce qui n’est pas recommandé dans l’année qui suit, une protection à l’aide d’un indice élevé est nécessaire).
Après une irradiation du cou, de la gorge, de la bouche, la diminution de la salive, appelée hyposialie, est fréquente.
En cas de radiothérapie cérébrale, la perte de cheveux se révèle parfois définitive.
Suite aux cancers gynécologiques, la sécheresse des muqueuses, une diminution de la taille du vagin, compliquent la sexualité. Des traitements locaux atténuent la gêne lors des rapports.
Les effets secondaires de la curiethérapie
La curiethérapie consiste à introduire des sources radioactives directement au contact de la tumeur. Les effets secondaires dependent du type de thérapie (implant temporaire ou permanent) et de la zone traitée. Ils peuvent apparaître à distance du traitement.
Au niveau de la peau, elle entraîne des rougeurs et des inflammations durant 2 mois et nécessitant l’application de soins, parfois d’antalgiques.
Le traitement de la zone ORL (gorge, amygdale, bouche, langue, nez) met à mal les muqueuses, pendant huit semaines environ. Des soins à type de bains de bouche atténuent la gêne et peuvent être associés aux anti-inflammatoires.
Au niveau de la vessie, on peut constater une inflammation de la vessie, des envies urgentes d’uriner, des spasmes, des ecchymoses et saignements, rarement une incontinence. Pour le rectum, il s’agit d'une rectite, des saignements, des ulcères, des hémorroïdes. A distance, surviennent parfois une impuissance, une incontinence urinaire, une inflammation du rectum, de l'urètre.
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