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Don du sang : enfin les mêmes règles pour les homosexuels ?

Finie la période d’abstinence obligatoire de quatre mois : les homosexuels devraient désormais avoir le droit de donner leur sang dans les mêmes conditions que les autres donneurs.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
21 000 hommes homosexuels pourraient donner leur sang chaque année.

Les députés ont voté le 1er juillet en commission la suppression de toute discrimination envers les homosexuels qui donnent leur sang, dans le cadre de l'examen du projet de loi de bioéthique.

"Les critères de sélection du donneur ne peuvent être fondés sur le sexe du ou des partenaires avec lesquels il aurait entretenu des relations sexuelles", ont inscrit les députés via un amendement du corapporteur Hervé Saulignac (PS), cosigné par une centaine d'élus principalement de gauche.

Le député Matthieu Orphelin s’est félicité de cette avancée sur Twitter :

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Un processus graduel

La période d'abstinence d'un an que devaient respecter les homosexuels pour donner leur sang a été réduite à 4 mois en avril dernier. Le ministère de la Santé avait présenté la réduction de cette période comme "une première étape" vers un alignement des conditions du don pour les homosexuels sur celles des hétérosexuels, envisagé "à l'horizon 2022".

M. Saulignac a souhaité inscrire plus rapidement "dans le marbre de la loi la suppression de cette discrimination", selon un communiqué.

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" La fin d'une discrimination "

" C’est la fin d’une discrimination ", se réjouit Terrence Katchadourian, secrétaire général de l'association Stop Homophobie. Pour lui, les quatre mois d’abstinence sexuelle imposés aux homosexuels avant un don étaient " hypocrites " : " ça signifie que si on est hétérosexuel et qu'on a plusieurs partenaires, on peut donner, tandis que si on est homosexuel on doit prouver une abstinence ". 

La discrimination des homosexuels liée au Sida est restée très forte selon lui depuis les années 80. " Nous ne sommes plus les calomniés que nous étions depuis toutes ces années. Nous n’avons pas propagé la maladie ", explique-t-il.

A noter que les échantillons prélevés sur les donneurs subissent toujours une série de tests biologiques, pour vérifier la sécurité infectieuse du sang.

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Davantage de dons disponibles

Même si c’est une très bonne nouvelle, la prudence reste de mise pour Frédéric Pecharman, coordinateur du collectif Homodonneur : " Je pense que cette fois l’amendement peux passer. Mais j’ai peur que la majorité actuelle le retoque. C’est toujours la réglementation qui stipule 4 mois d’abstinence sexuelle qui est en vigueur. "

Selon lui, le nombre de dons qui seraient rendus possibles par une ouverture aux homosexuels serait vraiment conséquent : " Nous sommes 25 000 donneurs de sang homosexuels et bisexuels en France. A raison de deux poches de sang par don, ça fait 50 000 poches. Comme on a besoin de 10 000 poches par jour, ça fait 5 jours de stock. "

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Une bonne nouvelle pour les receveurs

D’après Frédéric Pecharman, le plus important est de penser aux receveurs des dons : " Depuis le 11 mai, la gestion du don est très compliquée. C’est plus que symbolique, on se bat vraiment pour les receveurs ! Nous ne sommes pas là pour lutter contre une discrimination, nous sommes un collectif de donneurs de sang. "

Rendre le don du sang accessible à tous sous les mêmes conditions mettrait fin à une discrimination liée au Sida née dans les années 80, et serait aussi dans l’intérêt des receveurs.

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