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Attentats de Paris et Nice : les urgentistes tracent des pistes pour l'avenir

Huit urgentistes qui sont intervenus pendant les attentats de Paris et de Nice signent mercredi un document préconisant de former les urgentistes à la médecine de guerre. Ils souhaitent aussi que ces techniques soient enseignées aux généralistes et aux étudiants en médecine, ceux qui étaient présents sur place ne savaient pas toujours comment agir.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

"Scène de guerre". La formule est souvent revenue dans la bouche des personnels de santé qui ont soigné les victimes des attentats de Paris, puis de Nice. Dans un "retour d’expérience" publié mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet, certains urgentistes mobilisés à l’époque recommandent en conséquence de mieux préparer les soignants civils à la médecine de guerre, à l'éventualité d'une attaque chimique, et d’améliorer la rapidité d’identification des victimes.

Ce document est signé par huit professeurs dont les services ont eu à intervenir lors des attentats (Samu, hôpitaux parisiens de l'AP-HP, CHU de Nice, Sapeurs-Pompiers de Paris et service de santé des armées).

Le 13 novembre 2015, des attentats à Paris et Saint-Denis avaient fait 130 morts et plus de 350 blessés à l'arme de guerre. Le 14 juillet 2016 à Nice, 86 personnes avaient été tuées et plus de 400 blessées par un homme qui avait foncé dans la foule au volant d'un camion pendant le feu d'artifice de la fête nationale.

Depuis les attentats de Paris en novembre 2015, les urgentistes ont commencé à être formés aux techniques de médecine militaire pour traiter des blessures à l'arme de guerre. Au premier rang de ces techniques, le "damage control": assurer sur place le minimum de soins nécessaires à la survie du patient avant sa prise en charge en milieu hospitalier.

"Des généralistes ne savaient pas quoi faire"

Les signataires du texte préconisent que ces techniques soient enseignées aux généralistes et aux étudiants en médecine. "Dans les rues de Paris (lors des attentats), il y avait des généralistes qui ne savaient pas forcément quoi faire", explique l'un des rédacteurs du texte, le professeurs Pierre Carli, chef du SAMU de Paris.

Par ailleurs, "les services d'urgence doivent être préparés à affronter des scénarios très différents, dont des attaques à l'arme chimique", poursuivent les auteurs du texte en citant "le sarin, le gaz moutarde ou la chlorine".

Le document insiste également sur la nécessité de "protéger les hôpitaux contre les attaques". "C'est un nouveau défi pour les autorités de santé. Les lieux médicaux ne sont plus des sanctuaires mais des cibles pour les terroristes", est-il écrit.

Enfin, les auteurs du texte jugent que "l'identification des victimes a été une carence lors des attentats de Paris et de Nice", ce qui a rendu les choses plus difficiles encore pour les proches. De nouvelles procédures permettent d'identifier plus vite les victimes grâce aux empreintes digitales, à l'ADN et aux empreintes dentaires, sans attendre que l'autopsie soit réalisée, relèvent-ils.

Avec AFP

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