Grève aux urgences : un mouvement toujours à bloc
Après presque six mois de grève, plus de la moitié des services d’urgence sont en grève. Aux quatre coins de la France, le personnel hospitalier témoigne de la situation.
Six mois après le début du mouvement, la grève des urgences ne faiblit pas. Fin août, le Collectif Inter-Urgences comptait 250 services en grève, soit plus de la moitié des urgences de l’hôpital public.
Et les mesures proposées au début du mois de juin par la ministre de la Santé Agnès Buzyn n’ont pas convaincu les personnels hospitaliers qui continuent de réclamer davantage de moyens matériels et humains. En attendant les prochaines propositions de la ministre, les grévistes poursuivent leur action.
"Il faut faire toujours plus vite parce qu'il y a trop d'attente"
Au Centre Hospitalier de Creil, dans l’Oise, Emilie Dupuis, infirmière urgentiste, raconte comment le manque de personnel crée une tension permanente : "On se dit, ouf, les vacances sont là pour souffler. A peine une heure dans le service et on sent cette pression qui monte des patients et des médecins. Vite, il faut faire toujours plus vite parce que là il y a trop d’attente."
La docteure Valérie Péquignot, médecin urgentiste à l’hôpital de la Timone à Marseille témoigne également de l’absurdité de la situation : "Nous, urgentistes, on ne comprend pas. Notre métier ce n’est pas de placer les patients, de se battre au téléphone pour leur trouver un lit. Notre métier c’est les soigner, les diagnostiquer, les traiter, les orienter… et pas passer des heures au téléphone à leur trouver un lit !"